La crise migratoire de Sebta semble exacerber la défiance entre le Maroc et l'Espagne. Le gouvernement de Pedro Sanchez a convoqué l'ambassadrice du Royaume Karima Benyaich, qui s'apprête à rentrer au Maroc pour consultations, selon des sources espagnoles. Détails. La mésentente entre Rabat et Madrid ne cesse de prendre de l'ampleur au fur et à mesure que le temps passe. La crise migratoire, qui secoue l'enclave de Sebta, a poussé la diplomatie espagnole à convoquer l'ambassadrice du Maroc en Espagne Karima Benyaich. Celle-ci a été reçue cet après midi par la ministre espagnole des Affaires étrangères Arancha Gonzales Laya, pour élucider ce qui se passe aux enclaves de Sebta et Melila, envahies par des foules immenses de migrants en provenance des villes du nord du Royaume. Bien que l'Agence de Presse Espagnole EFE n'ait relayé que de bonnes paroles de la cheffe de la diplomatie espagnole qui se contentée de rejeter l'afflux des migrants gentiment, l'ambassadrice marocaine n'a pas manqué de faire savoir de manière abrupte et sans équivoque la position du Maroc dans la foulée de la crise diplomatique entre les deux pays. « Il y a des actes qui ont des conséquences et qu'il faut assumer », a-t-elle martelé dans une déclaration à la presse espagnole, ajoutant qu'il existe « des attitudes qui ne peuvent pas être acceptées ». Cet échange prompt entre les deux responsables est loin de calmer la brouille diplomatique entre Rabat et Madrid qui s'est déclenchée l'accueil de Brahim Ghali sur le sol espagnol par un passeport diplomatique algérien. Le Maroc n'a pas hésité à rappeler Karima Benyaich, peu de temps après son entrevue avec Arancha Gonzales Laya, selon des médias espagnols tels qu'El Païs ou El Mundo, sans qu'aucune confirmation ne soit parvenue de la diplomatie marocaine. En tout cas, le gouvernement espagnol semble tempérer ses ardeurs malgré l'afflux des migrants, sachant que le Maroc continue d'assumer ses engagements dans la lutte contre la migration clandestine. Des patrouilles de la Gendarmerie et des forces auxiliaires ont été observées le long des frontières avec l'enclave Sebta pour empêcher les migrants d'y accéder. La cheffe de la diplomatie espagnole a exprimé le "désir" de son gouvernement de "regarder vers l'avenir" et "d'empêcher que de tels actes ne se reproduisent". Toutefois, tant que l'affaire de Brahim Ghali n'est pas résolue, rien n'indique une embellie entre les deux pays voisins dans les jours qui viennent.