Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez entame une tournée africaine, plusieurs pays sont visés à l'exception du Maroc. Un nouveau signe de tension entre Rabat et Madrid. La gêne diplomatique entre le Maroc et l'Espagne aura tendance à durer plus longtemps que prévu, l'incompréhension entre les deux pays sur plusieurs sujets continue d'ajourner le sommet interministériel prévu décembre dernier. Madrid continue de justifier ces procrastinations par des raisons sanitaires liées à la pandémie du covid-19, toutefois le virus n'empêchera pas le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez d'effectuer une tournée africaine. Selon des médias espagnols, Sanchez va visiter l'Angola, le Ghana et le Sénégal entre le 8 et le 9 avril. Il s'agit d'une tournée à vocation purement économique, rapportent les mêmes sources, ajoutant qu'elle entre dans le cadre du programme « Plan Focus Afrique 2023 ». L'objectif de Pedro Sanchez est d'affermir le partenariat économique avec les pays précités, en étant accompagné d'une délégation d'hommes d'affaires de son pays. Or qu'en est-il du premier partenaire économique et commercial de Madrid ? Le Maroc est exclu de la tournée du Premier ministre espagnol à cause du malaise ambiant entre les deux pays voisins, quoique quelques médias ibériques s'efforcent de croire que le sommet de décembre est reporté à cause du covid-19. En effet, tant que l'incompréhension sévit entre Rabat et Madrid, il serait difficile de tenir le haut sommet intergouvernemental tant attendu. Les divergences ne manquent pas, d'autant que les récents comportements de certains partis et responsables politiques espagnols, ces derniers mois, n'ont pas contribué à apaiser la tension. Les dossiers qui fâchent Les points de désaccord sont nombreux entre les deux pays, à leur tête le dossier du Sahara dont l'ambiguïté de la diplomatie espagnole suscite plus d'un point d'interrogation, surtout après la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, qui, semble-il, a mal été accueillie à Madrid. Le visage de Madrid s'est encore rembruni après la délimitation des frontières maritimes marocaines le long des provinces du Sud. La cheffe de la diplomatie Arancha Gonzales Laya avait exigé une concertation avec l'Espagne à ce sujet. S'ajoute à cela plusieurs dossiers épineux tel que celui concernant Sebta et Mellilia qui a failli déclencher une crise diplomatique, après les propos de Saad Dine El Othmani, sur la marocanité de ces deux enclaves. Propos auxquels ont réagi sévèrement les responsables espagnoles au point de convoquer l'ambassadrice du Royaume Karima Benyaich. La question migratoire reste également une source de désaccord, le traitement dégradant infligé aux mineurs marocains isolés à Las Palmas avait suscité l'indignation au Maroc. Les incartades madrilènes En sus des désaccords diplomatiques, les comportements de quelques partis politiques et membres du gouvernement espagnol ont attisé la tension. En témoigne les attaques constantes du parti d'extrême gauche Podemos, qui fait partie du gouvernement socialiste de Sanchez, contre le Maroc, et son soutien affiché au Polisario. Un soutien partagé par d'autres députés européens d'Espagne qui ne cessent de pousser l'UE à prendre des positions hostiles au Maroc. Repères Espagne : Un partenaire économique essentiel pour le Maroc
En dépit des déconvenues politiques, l'Espagne demeure l'un des principaux alliés économiques du Maroc. Le voisin ibérique est le premier partenaire commercial du Royaume avec près de 17% de part dans son commerce extérieur. Le volume des échanges a atteint 144 milliards de dirhams en 2019. L'Espagne reste également l'un des grands pourvoyeurs de flux touristiques et de transfert des MRE. Pablo Iglesias quitte le navire de Sanchez
Le leader impétueux de Podemos Pablo Iglesias a présenté sa démission en tant que ministre et vice-président du gouvernement espagnol et ce, pour se consacrer aux élections municipales de Madrid. Une nouvelle qui a été bien accueillie au Maroc, compte tenu de l'hostilité ostentatoire du chef de la gauche extrême vis-à-vis du Maroc, et notamment dans la question du Sahara.