Le deuxième vice-président du gouvernement de Pedro Sachez, connu pour son hostilité envers le Maroc, a été écarté de la délégation espagnole qui se rendra au Royaume, dans une volonté d'aplanir les dossiers épineux. Exclu de la délégation espagnole, le ministre des droits sociaux est désavoué par son propre gouvernement, qui s'apprête à effectuer une visite officielle au Maroc le 17 décembre, pour un Sommet bilatéral avec l'équipe de Saâd Eddine El Othmani. Un Sommet dont le but est de mettre fin à une série de malentendus entre les deux pays voisins et revigorer la coopération bilatérale. Un ministre embarrassant pour le gouvernement espagnol Après plusieurs tergiversations sur sa présence, Pablo Iglesias a été finalement évincé de la liste des ministres qui accompagneront Pedro Sachez, dont le nombre, pour des raisons sanitaires, se limite à ceux concernés par la signature d'accords de coopération avec leurs homologues marocains. C'est la justification d'Arancha Gonzalez Laya, ministre espagnole des Affaires étrangères, qui a indiqué que l'absence d'Iglesias n'a rien à voir avec ses déclarations sur le Sahara. Il semble toutefois que la réalité est toute autre. Le chef impétueux de Podemos ne rate aucune occasion pour attaquer le Maroc sur son intégrité territoriale, en témoigne ses nombreuses déclarations soutenant le prétendu référendum au Sahara. Cette posture incongrue semble embarrasser le gouvernement de Madrid, soucieux de garder une bonne relation avec Rabat compte tenu de l'ampleur des intérêts communs, qui seront au cœur du Sommet du 17 décembre. En témoigne les piqures de rappel de la cheffe de la diplomatie espagnole, qui a réitéré que la position du Royaume ibérique vis-à-vis du conflit Sahara demeure inchangée et alignée aux Nations Unies. Réception royale de Pedro Sanchez : toujours en suspens Après l'éviction de Pablo Iglesias, une audience royale à Pedro Sanchez pourrait redevenir envisageable, quoiqu'elle ne soit pas encore inscrite à l'ordre du jour. Cette audience vivement sollicitée par des responsables espagnols dont l'ancien ambassadeur de Madrid à Rabat, Fernando Arias Salgado qui avait déclaré que « Si le Roi Mohamed VI ne reçoit pas Sanchez, le Sommet sera un échec ». Faute d'une réception royale, on ne pourra parler de visite d'Etat. Les sujets qui fâchent à l'ordre du jour Jamais un Sommet hispano-marocain n'a suscité autant d'attention, la visite de Pedro Sanchez et son équipe est d'autant plus cruciale qu'elle pourrait mettre fin à de nombreux désaccords sur différents dossiers épineux, dont la délimitation des frontières maritimes du Sahara. Quoique importunée, Madrid revendique plus de concertation pour un traçage définitif. L'autre dossier qui se place en tête des préoccupations, celui de la migration clandestine, sachant que plus de 18000 migrants ont afflué vers les îles Canaries en 2020. Le ministre de l'Intérieur espagnol avait demandé une reprise des expulsions lors de sa dernière visite à Rabat. Outre cela, le sort des 5.500 mineurs marocains isolés serait également discuté. Par ailleurs, le Sommet serait l'occasion d'éteindre le feu de la guerre commerciale sur les semi-remorques, après l'imposition de la franchise carburant aux transporteurs marocains à laquelle le Maroc a répliqué en durcissant le contrôle sur les semi-remorques espagnols. Les camionneurs marocains ont annoncé une grève de 48h, le 21 décembre, pour attirer l'attention des deux gouvernements sur la nécessité de mettre fin au conflit actuel. Vox s'est félicité de l'écartement d'Iglesias L'écartement de Pablo Iglesias a été bien accueilli par le parti d'extrême droite Vox, pourtant aussi hostile au Maroc que Podemos. Le Parti s'en est félicité tout en critiquant l'inexpérience du Chef de Podemos et notamment ses déclarations sur le Sahara marocain. « Iglesias est un danger public qui ne connaît pas les règles de la diplomatie internationale, a déclaré le porte-parole des députés de Vox au parlement espagnol. En effet, le parti d'extrême droite semble également soucieux de régler les dossiers épineux avec le Maroc, dont la coopération migratoire et lutte contre le terrorisme. L'Axe routier Tanger-Gibraltar : relier les deux rives de la Méditerranée Le fameux projet du tunnel de Gibraltar continue de susciter les passions. Après avoir été enterré, le projet de liaison routière entre le Maroc et l'Espagne a resurgi dans les médias après que le site Europasur a indiqué qu'une étude de la société Herrenknecht et l'université de Zurich a admis la faisabilité de ce projet gigantesque. Outre cela, les responsables de la ville de Tarifa et le patron de la Secegsa, chargée du projet, se sont accordés d'échanger les informations pour promouvoir ce projet tant attendu.