De restrictions supplémentaires à l'imposition d'un nouveau confinement, les réponses des gouvernements à la troisième vague de l'épidémie diffèrent. Alors qu'une «troisième vague» épidémique de la Covid-19 déferle dans presque tous les services hospitaliers dans le monde, certains pays ont décidé de prendre des mesures renforcées. De restrictions supplémentaires à l'imposition d'un nouveau confinement, les réponses des gouvernements diffèrent. Londres pourrait placer la France sur sa «liste rouge» Interrogé par des membres du Parlement sur le fait de savoir pourquoi la France ne se trouvait pas sur la «liste rouge» de restriction des voyages, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a répondu : c'est «une chose que nous allons devoir étudier». Les voyageurs en provenance de pays figurant sur cette liste ne peuvent accéder au territoire britannique à moins d'être ressortissants du Royaume-Uni ou Irlandais, ou d'avoir le statut de résident, auquel cas ils doivent séjourner en quarantaine dans un hôtel à leurs propres frais. «Nous ne pouvons exclure des mesures plus fortes et nous les appliquerons si nécessaire», a donc déclaré M. Johnson. Il a toutefois mis en garde contre les perturbations que provoqueraient d'éventuelles mesures, en particulier dans les échanges commerciaux entre les deux côtés de la Manche. Interrogé sur d'éventuels tests des conducteurs de poids lourds arrivant sur les ports de la Manche, le premier ministre a appelé à évaluer le risque de «très graves perturbations» du flux de marchandises telles que les produits alimentaires et les médicaments. Les routiers sont actuellement exemptés de test et de quarantaine. Vers un confinement en Finlande La première ministre finlandaise, Sanna Marin, a annoncé, mercredi, un nouveau projet de loi visant à instaurer un confinement notamment dans la capitale Helsinki pour tenter d'endiguer une flambée des infections à la Covid-19. Selon le projet rendu public par ses services, les habitants d'Helsinki mais aussi de la ville de Turku (sud-ouest) auraient l'interdiction de se rendre chez quelqu'un d'autre ou de participer à des sports de groupe. Le texte, qui pourrait être présenté au Parlement dès jeudi et resterait en vigueur jusqu'à la mi-mai, n'autoriserait les habitants à quitter leur domicile que pour des tâches de première nécessité. Le port du masque deviendrait obligatoire dans les transports en commun et la police pourrait contrôler les déplacements de personnes et infliger des amendes en cas de non-respect des nouvelles règles. Jusqu'à récemment, ce pays nordique de 5,5 millions d'habitants affichait l'un des taux d'incidence du Covid-19 les plus faibles d'Europe, mais les infections se sont envolées, avec 172 nouveaux cas pour 100 000 habitants ces deux dernières semaines. La Pologne ferme des établissements publics Le gouvernement polonais a annoncé, jeudi, de nouvelles restrictions destinées à endiguer la hausse des cas de contamination qui battent des records. «La Pologne traverse le moment le plus difficile de la pandémie», a déclaré à la presse le premier ministre Mateusz Morawiecki. «Nous nous approchons des limites de capacité du système de santé, nous sommes sur le point de franchir la frontière au-delà de laquelle nous ne pourrons pas traiter correctement les patients», a-t-il ajouté. Dans le cadre de nouvelles mesures, le gouvernement a décidé de fermer les crèches, les jardins d'enfants, ainsi que les grands magasins d'ameublement et de bricolage. Les salons de beauté et de coiffure tombent également sous le coup de ces décisions de fermeture. Les personnes traversant la frontière méridionale du pays seront soumises à une quarantaine ou devront présenter un test négatif. Les nouvelles mesures qui entreront en vigueur, samedi, pour une période de deux semaines renforcent celles déjà en vigueur depuis le début du mois et qui prévoient la fermeture de toutes les écoles, centres commerciaux, théâtres et salles de spectacle. Le pays a enregistré, jeudi, le record de contaminations avec plus de 34 000 nouveaux cas et 520 décès. Le Brésil compte plus de 300 000 morts de la Covid-19 Le Brésil de Jair Bolsonaro traverse le pire moment de la crise sanitaire. En accélération constante depuis la dernière semaine de février, la mortalité due au coronavirus va connaître en mars les chiffres les plus élevés depuis le début de la pandémie, il y a un an. Selon les données du ministère de la santé considérées comme sous-estimées par de nombreux scientifiques, 2 009 nouveaux décès ont été enregistrés mercredi, ce qui porte le total des morts du Covid-19 à 300 685. Derrière les Etats-Unis, le Brésil est le deuxième pays le plus endeuillé au monde. Dans quasiment tous les Etats, les services de soins intensifs des hôpitaux sont au bord du point de rupture et leurs personnels à la limite de l'épuisement. La flambée actuelle au Brésil suscite une inquiétude croissante chez ses voisins latino-américains mais aussi ailleurs dans le monde, en raison de la propagation du variant amazonien P1, qui serait plus contagieux et plus létal. Mercredi, le président Jair Bolsonaro a mis sur pied un comité de crise face aux critiques sur sa désinvolture vis-à-vis de la crise sanitaire. Pour ses détracteurs, cette initiative visant à coordonner au niveau national les mesures anti-Covid-19 arrive trop tard. Mardi, le président avait promis aux Brésiliens qu'avec 500 millions de doses ils seraient tous vaccinés avant la fin de l'année. Mais deux mois après son lancement, la vaccination progresse lentement dans ce pays qui était un modèle des campagnes vaccinales : seulement 3,7 millions de Brésiliens ont reçu deux doses en raison de problèmes logistiques et du manque de vaccins.