Avec plus de 254.000 personnes infectées, le Brésil est devenu lundi le troisième État le plus touché par la pandémie de coronavirus. Le pays, dont le président Jair Bolsonaro pourfend les mesures de confinement, occupe la sixième place mondiale en termes de décès liés à la maladie. C'est une triste troisième place qu'occupe depuis lundi 18 mai le Brésil, avec un total officiel de 254.220 personnes infectées par le coronavirus, devant le Royaume-Uni qui en compte près de 250.000. Le pays a enregistré 13.140 nouveaux cas sur les dernières 24 heures. Des scientifiques estiment cependant que, faute de tests, les chiffres réels pourraient être jusqu'à 15 fois supérieurs. En 72 heures seulement, le Brésil a dépassé la France, l'Italie et l'Espagne, bondissant du 6e au 3e rang en termes de contaminations. Les États-Unis (environ 1,5 million) et la Russie (290 678) occupent les deux premières places. Le Brésil déplore désormais officiellement 16 792 morts dus au Covid-19, soit le sixième bilan national au monde. Là aussi, les chiffres sont très vraisemblablement en-dessous de la réalité. Tandis que la pandémie avance dans ce pays de 210 millions d'habitants, le ministère de la Santé est occupé par un intérimaire, le général Eduardo Pazuello, qui a succédé vendredi à l'oncologue Nelson Teich. Ce dernier a démissionné au bout de 28 jours du gouvernement du président Jair Bolsonaro, qui qualifie le Covid-19 de « petite grippe », pourfend les mesures de confinement prises par les autorités locales et prône l'utilisation de l'hydroxychloroquine, un médicament contre le paludisme dont l'éventuelle efficacité contre le coronavirus n'a pas été démontrée. Le ministère de la Santé a récemment annoncé qu'il était en train de mettre au point de nouvelles directives pour soigner les personnes infectées. « L'objectif est de commencer le traitement avant que la maladie ne s'aggrave et qu'il soit nécessaire de recourir à une unité de soins intensifs », affirme le communiqué, sans préciser le type de traitement. Le protocole actuel du ministère de la Santé n'oriente vers la consommation de chloroquine que dans les cas modérés ou graves, malgré le manque de preuves de son efficacité et les avertissements venus de pays tels que le Canada et les États-Unis sur ses possibles effets secondaires graves.