Le procès d'un journaliste et d'un lanceur d'alerte algériens, tous deux actuellement en détention, s'est ouvert mercredi par visioconférence à Oran (nord-ouest), a-t-on appris auprès d'une association de soutien aux détenus d'opinion. Saïd Boudour, journaliste et militant de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, et le lanceur d'alerte Noureddine Tounsi ont été condamnés en novembre par contumace à un an de prison. Un jugement auquel ils ont fait opposition, ce qui a entraîné la tenue de ce nouveau procès. M. Boudour est poursuivi pour «outrage à corps constitué», «diffamation et début de menaces», selon le Comité national de libération des détenus (CNLD). Ses avocats ont réfuté ces chefs d'accusation. M. Tounsi, incarcéré depuis septembre, est poursuivi pour diffamation. Il est également accusé d'«intelligence avec des agents d'une puissance étrangère», selon des médias locaux. Le parquet a requis mercredi six mois de prison à leur encontre après que le président du tribunal oranais a refusé la demande de la partie civile de reporter le procès, a précisé le CNLD. Prévu à l'origine mardi, le procès avait été repoussé d'une journée car le mercredi est le seul jour où sont organisés des procès par vidéoconférence dans ce tribunal. La demande de jugement en présentiel émise par les avocats n'a pas été acceptée. Plusieurs journalistes ont été condamnés par la justice algérienne, dont Khaled Drareni, correspondant de TV5 Monde et de Reporters sans frontières en Algérie. L'Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF, dégringolant de 27 places par rapport à 2015.