Le journaliste Khaled Drareni a été condamné ce mardi 15 septembre en appel à deux ans de prison. Correspondant notamment de TV5MONDE, mais aussi responsable du site d'information Casbah Tribune, il était jugé pour « atteinte à l'unité nationale« . Incarcéré depuis le 29 mars, le journaliste algérien Khaled Drareni a été condamné ce mardi en appel à deux ans de prison. Conséquence, il reste en détention. L'un de ses avocats, Me Bouchachi a immédiatement annoncé un pourvoi en cassation. L'ONG Reporters sans Frontières (RSF), dont Khaled Drareni est le correspondant à Alger, a estimé que « son maintien en détention est la preuve d'un enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente« . Correspondant notamment de TV5MONDE à Alger, Khaled Drareni a été arrêté en mars 2020 alors qu'il couvrait une manifestation du « Hirak« , le soulèvement populaire qui a secoué l'Algérie pendant plus d'un an. Il est aussi accusé d'avoir critiqué sur Facebook le système politique et publié le communiqué d'une coalition de partis politiques en faveur d'une grève générale. Lors de l'audience la semaine dernière, il s'est défendu, expliquant « depuis le premier jour, je n'ai fait que mon métier de journaliste. Je suis là parce que j'ai couvert le Hirak en toute indépendance« . « Nous ne lâcherons pas » Le journaliste, devenu le symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, est soutenu par une campagne de solidarité aussi bien à Alger qu'à l'étranger. Ses comités de soutien exigent sa libération « immédiate » et « inconditionnelle » en raison de son état de santé « particulièrement préoccupant« , selon RSF. Son procès s'inscrit dans un contexte de répression accrue à l'encontre des militants du « Hirak« , des opposants politiques, des journalistes et de blogueurs. L'Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF. Selon le Comité national de libération des détenus (CNLD), quelque 45 personnes sont actuellement derrière les barreaux pour des faits liés à la contestation. Pour Hakim Addad, un militant du « Hirak« , « il est important de continuer la mobilisation, y compris médiatique mais aussi politique pour que (les autorités) comprennent que nous ne lâcherons pas« .