Une étude sur "Coûts économiques des inégalités de genre dans le marché du travail au Maroc" a été dévoilée, mardi, par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration et ONU Femmes. Réalisée conjointement en partenariat avec le Centre d'excellence pour la budgétisation sensible au genre (CE-BSG) avec l'appui de l'Agence française de développement et de l'Union Européenne, cette étude se veut une contribution au débat global sur la valorisation du capital humain du Maroc, au sein duquel les femmes représentent une frange importante mais dont le potentiel est insuffisamment mobilisé, indique-t-on dans un communiqué conjoint. Un débat qui prend tout son sens au regard du contexte actuel marqué par une crise sanitaire aux retombées socio-économiques inédites et par des réflexions de fond sur la reprise post-crise et les modalités d'instauration d'un modèle de développement durable et inclusif, bénéficiant équitablement à tous et toutes, relève la même source. Ladite étude, fruit du croisement des réflexions initiées par les équipes de la DEPF et celles d'ONU Femmes appuyées par M. O Bargain, professeur à l'Université de Bordeaux et M. Lo Bue, chercheuse à l'Université des Nations-Unies, UNU-WIDER, s'est appuyée sur l'analyse de l'évolution de la participation des femmes à la population active, au cours des deux dernières décennies au Maroc et dans d'autres pays, en procédant à des croisements avec les performances économiques de ces pays. L'objectif étant de situer le Royaume par rapport à d'autres pays en termes de réduction des inégalités de genre, particulièrement, en matière d'accès au marché de travail, fait savoir le communiqué, ajoutant que l'étude s'est également intéressée à l'analyse de la répartition de l'emploi féminin et masculin par secteur d'activité, avec un accent particulier sur les facteurs qui déterminent l'accès des femmes à l'emploi au Maroc. Tenant compte de ces évolutions, l'étude, via des méthodes économétriques innovantes, a permis d'évaluer l'effet de la réduction du sous-emploi des femmes sur la croissance et le bien-être économique du pays et de faire ressortir le supplément de croissance additionnel qui pourrait être généré à travers la réduction des inégalités entre hommes et femmes sur le marché du travail. Il en ressort, chiffres à l'appui, que l'accès des femmes aux opportunités économiques, s'avère un puissant levier de croissance économique et de développement et un gage d'édification d'une société inclusive, qui valorise l'ensemble de ses membres. La présentation des résultats de cette étude, accessibles sur les sites du ministère de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration, de la DEPF et d'ONU Femmes Maroc, est prévue vendredi prochain lors d'un webinaire.