Un Algérien, qui avait rejoint des groupes jihadistes au Sahel, s'est rendu aux autorités militaires dans une ville frontalière du Mali, a annoncé le ministère algérien de la Défense. «Un terroriste s'est rendu aux autorités militaires à Bordj Badji Mokhtar. Il s'agit du dénommé Larbi Ladmi Mahdi alias (Abba) qui avait rallié les groupes terroristes en 2012 au niveau du Sahel», indique l'armée dans un communiqué. Il s'agit du deuxième djihadiste à se rendre aux autorités dans la ville algérienne de Bordj Badji Mokhtar depuis le début de l'année. L'armée a récupéré un pistolet mitrailleur Kalachnikov et des munitions. Lors de deux opérations menées entre le 20 et le 26 janvier, l'armée algérienne a affirmé avoir arrêté «trois éléments de soutien aux groupes terroristes à Tiaret (sud-ouest) et Khenchla (sud-est)». Le terme «terroriste» est utilisé par les autorités pour désigner des islamistes armés restés actifs depuis la guerre civile (1992-2002) L'Armée nationale populaire (ANP) a multiplié ces dernières semaines les opérations «antiterroristes» à travers tout le pays. Depuis le début janvier, sept islamistes armés ont été tués dans des accrochages avec des soldats, deux autres se sont rendus et «cinq éléments de soutien» ont été arrêtés, selon le ministère de la Défense. Malgré la mise en oeuvre en 2005 d'une Charte pour la paix et la réconciliation, censée tourner la page de la «décennie noire» des années 1990 qui a fait quelque 200 000 morts, des groupes armés islamistes restent actifs notamment dans l'est du pays, où ils s'en prennent généralement aux forces de sécurité. Selon le bilan de la «lutte antiterroriste» pour l'année 2020, l'ANP a indiqué avoir mis «hors d'état de nuire» 37 djihadistes, dont 21 qui ont été «abattus», neuf capturés et sept qui se sont rendus aux autorités militaires. Elle a ajouté dans un communiqué avoir arrêté 108 «éléments de soutien aux groupes terroristes» au cours de l'année passée. A titre de comparaison, elle avait tué 15 islamistes armés et en avait arrêté 25 en 2019. Selon la presse officielle, l'armée aurait déjoué en décembre un plan de redéploiement de l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) après la mort de son chef, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, tué en juin par les forces armées françaises dans le nord du Mali.