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Colère en Algérie face aux déclarations de Macron sur la phase de transition : "ingérence flagrante"
Publié dans Barlamane le 22 - 11 - 2020

Les récentes déclarations du président français Emmanuel Macron accordées au magazine Jeune Afrique à propos de la phase de transition en Algérie ont provoqué des réactions politiques surmontées en Algérie, qui ont estimé que ses propos constituaient une ingérence flagrante et inacceptable dans les choses algériennes, et la nécessité pour le président français de cesser d'interférer ou d'exprimer des positions sur les affaires intérieures de l'Algérie.
Les positions les plus sévères concernant les déclarations de Macron sont venues du parti d'opposition Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Le président du parti, Mohcine Belabbas, a commenté sur sa page Facebook les propos de Macron, accusant le président français «de s'octroyer la capacité de distribuer des certificats de confiance aux chefs d'État.»
À cet égard, a-t-il déclaré, «Emmanuel Macron ne s'est pas empêché de donner des leçons de démocratie et de gouvernance. S'adressant aux dirigeants africains, il s'est permis de distribuer des certificats de légitimité aux dirigeants des "peuples indigènes" (appelés citoyens de seconde classe) que nous représentons.»
Il a ajouté dans son message: «Et quand il a évoqué l'Algérie, il s'est autorisé à délivrer un certificat de confiance au chef de l'Etat [Abdelmadjid Tebboune]. Il se dit prêt à l'aider dans ce qu'il appelle la période de transition. Il ne s'agit pas simplement d'une intervention, mais plutôt d'une preuve que la France gère une feuille de route pour notre pays.»
Belabbes s'est adressé au président Macron, lui demandant de mettre fin à «l'ingérence française» dans les affaires nationales. «Ce sont précisément les interventions répétées de la France dans les options souveraines des pays africains qui posent problème. La France postcoloniale fait partie de notre problème en plus de faire partie du passé douloureux de l'Algérie et de l'Afrique. Et l'Afrique ne peut pas rester à jamais dans une position subordonnée au service des nouveaux intérêts coloniaux.»
Il a appelé les dirigeants africains, «en particulier ceux élus par leur peuple, à annuler leur participation au sommet France-Afrique, auquel ils ont été convoqués en leur qualité pour seulement recevoir des instructions et des ordres. Les Africains sont capables de créer par eux-mêmes l'avenir auquel ils aspirent»
Le chef du parti algérien commentait les déclarations faites hier par le président Macron au magazine Jeune Afrique, dans lesquelles il a affirmé : «Arrêter des militants du mouvement [du Hirak], faire pression sur les journalistes, et faire le nettoyage administratif et militaire, il ne semble pas que l'Algérie d'Abdelmadjid Tebboune, ait coupé certaines des vieilles pratiques du régime Bouteflika. La soif de changement des Algériens? Je vous le dis franchement: je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider le président Tebboune dans cette période de transition.»
Outre une volonté française de corriger certaines positions ambiguës prises par Paris après les élections présidentielles qui ont eu lieu en Algérie le 12 décembre 2019 et qui ont porté Tebboune au pouvoir, les observateurs ont interprété ces déclarations comme une réponse complémentaire aux déclarations précédentes du président algérien concernant son homologue français.
Les déclarations des responsables français sur l'Algérie soulèvent souvent polémique et rejet bruyant en Algérie, en raison de la sensibilité des relations entre les deux pays et des circonstances historiques liées aux vestiges du colonialisme français, en suspens jusqu'à présent, et à la révolution de libération algérienne.
La position du président Macron concernant son annonce que la France ne présentera pas d'excuses à l'Algérie pour les crimes du colonialisme et qu'elle n'accordera pas plus que ce qu'elle a présenté dans ce domaine soulèvera une plus grande controverse, d'autant plus que le dossier historique est toujours le plus gros nœud dans les relations entre les deux pays, et que le président Taboune le mentionne dans ses engagements politiques pour obtenir des excuses et une pleine reconnaissance française des crimes du colonialisme.
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