Avec les multiples annonces sur les progrès accomplis pour la production d'un vaccin efficace contre le nouveau coronavirus (Covid-19), la fin du cauchemar semble de plus en plus proche dans plusieurs domaines socio-économiques, une perspective qui suscite de l'espoir à l'échelle planétaire, y compris au Maroc, et laisse entrevoir le bout du tunnel. A l'approche de l'année 2021, le grand soulagement se profile à l'horizon, vu que nombre de pays ont atteint des stades avancés dans la conduite des essais cliniques et que d'autres ont commencé déjà à passer des commandes pour obtenir les doses à même de mettre un terme à cette crise épidémique globe. Le Maroc, où le nombre de cas a dépassé ces dernières semaines les 5 000 par jour, a franchi, grâce à l'initiative royale proactive, un pas audacieux en figurant parmi les premiers pays à s'approvisionner en vaccin et satisfaire ses besoins, selon une stratégie de vaccination qui sera généralisée progressivement, à grande échelle, en accordant la priorité aux personnels exerçant en première ligne. Dans ce contexte, le professeur Marhoum El Filali Kamal, chef du département des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd à Casablanca, a affirmé que les résultats préliminaires des essais cliniques, qui ont concerné 200 volontaires aux hôpitaux militaire et universitaire de Rabat, suscitent espoir et satisfaction, puisqu'ils n'ont pas laissé, au début, de graves effets secondaires, à l'exception de quelques effets ordinaires accompagnant tout vaccin, tels une hausse de température, des maux de tête ou encore des courbatures. Pour ce qui est de l'accompagnement des volontaires, qui ont reçu le vaccin en deux injections, entre le 8 septembre et le 12 novembre, le professeur a relevé, dans une déclaration à la MAP, que le protocole d'études cliniques se poursuivra pour une durée d'une année, après 49 jours du premier vaccin, et que les médecins vont assurer le suivi des cas de personnes vaccinées, une fois par semaine, 6 mois durant, et ensuite une fois par mois durant les 6 mois restants. Dans l'attente d'une évaluation objective et scientifique pour confirmer l'efficacité, la sécurité et la qualité du vaccin, il n'a pas manqué d'assurer que la situation est encourageante et que la délivrance s'avère bien proche. Le professeur a tout de même insisté sur la nécessité de continuer à respecter l'ensemble des mesures préventives en vigueur, à savoir le port obligatoire du masque, l'hygiène, la désinfection et la distanciation physique, à un moment où l'éventuel retour au confinement, en dépit de son efficacité, reste peu probable, eu égard aux désastreuses répercussions qui en découlent. Pour le succès de cette opération, le CHU Ibn Rochd a mobilisé à cette action humanitaire, un important staff composé de 7 médecins, 6 spécialistes en maladies infectieuses et un pneumologue, ainsi que 7 employés dans un laboratoire d'analyse, 4 infirmières, un pharmacien et son assistant, a-t-il dit, notant que sur le plan logistique, il existe plusieurs salles dédiées à la sensibilisation, à la vaccination, aux analyses et d'autres à la réanimation, outre des salles d'attente et de réunions. Dans une déclaration similaire, le pharmacologue Abdelhafid Oulaâlou, spécialiste en sciences biologiques et infectieuses, a souligné, de son côté, que le Maroc, qui figure comme modèle pionnier sur les plans régional et international, dans sa lutte contre cette crise sanitaire, depuis l'annonce du premier cas positif en mars dernier, est capable de relever ce défi, à travers le lancement prochain d'une intense campagne de vaccination contre la Covid-19. Il a rappelé que toutes les parties concernées sont appelées à s'impliquer à fond et à se mobiliser pour faire réussir ce grand chantier national, à l'instar de la campagne de vaccination des enfants lancée en 1986 ayant concerné jusqu'à présent 95 pc d'entre eux pour les protéger contre 6 types de maladies contagieuses. En l'absence d'un médicament contre ce virus, le Dr. Oulaâlou a appelé à faire confiance au système de santé et au vaccin et à laisser de côté les rumeurs qui circulent à ce sujet, notant que le Maroc, avec ses compétences et son expérience en la matière, est capable d'aller de l'avant pour généraliser le vaccin sur l'ensemble du territoire. Le partenariat entre le Maroc et la Chine, basé sur le principe gagnant-gagnant, contribuera également, selon lui, à promouvoir la recherche scientifique, émettant le souhait que le Maroc soit parmi les premiers pays à recevoir les doses suffisantes pour vacciner les personnes les plus vulnérables, dans l'attente qu'il puisse en produire, à travers notamment l'Institut Pasteur de Casablanca. L'objectif de cette expérience de vaccin, a-t-il poursuivi, consiste à obtenir des résultats probants permettant d'assurer une protection biologique de la personnes vaccinée et de développer son système immunitaire contre ce virus. Le taux de reproduction de la Covid-19 a atteint 1,22 au niveau national, avait indiqué le coordonnateur du Centre national des opérations d'urgence de santé publique au ministère de la Santé, Mouad Mrabet. Dans une récente présentation du bilan bimensuel relatif à la situation épidémiologique, il avait souligné que le développement du taux de reproduction s'expliquait par l'augmentation significative du nombre des cas contaminés par le nouveau coronavirus au niveau national, et que chaque jour des chiffres records de cas positifs sont enregistrés, avec un taux d'incidence cumulé de 715.8/10 .000 habitants. A l'échelle continentale et planétaire, le Maroc se classe 32e dans le monde et 2e en Afrique, du point de vue du nombre de contaminations, 36ème mondialement et 3e en Afrique pour ce qui est du nombre des décès.