Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a annoncé jeudi qu'il se rendrait sur le plateau occupé du Golan, après que les États-Unis ont été le premier pays, sous Donald Trump à reconnaître la souveraineté israélienne sur ce plateau. Une visite qui s'annonce d'ores et déjà sous haute tension. Mike Pompeo doit effectuer, jeudi 19 novembre, la première visite d'un chef de la diplomatie américaine sur le Golan, territoire syrien occupé par Israël, après que les États-Unis ont été le premier pays à reconnaître la souveraineté israélienne sur ce plateau. Sous l'administration de Donald Trump, les États-Unis ont affiché un soutien inégalé à l'État hébreu avec la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël et l'approbation de la souveraineté israélienne sur la partie du plateau du Golan pris à la Syrie en 1967, puis annexé en 1981. « Aujourd'hui j'aurai la chance de visiter le plateau du Golan. La simple reconnaissance de [ce territoire] comme faisant partie d'Israël était une décision d'une importance historique du président Trump en même temps qu'une simple reconnaissance de la réalité », a déclaré Mike Pompeo lors d'un point de presse à Jérusalem avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. En mars 2019, les États-Unis sont devenus le premier pays à reconnaître la souveraineté israélienne sur ce territoire stratégique au carrefour du Liban et de la Syrie, une mesure dénoncée par de nombreux États. Selon la presse israélienne, le secrétaire d'État, en tournée d'adieu après la défaite de Donald Trump à la présidentielle, pourrait aussi jeudi devenir le premier chef de la diplomatie américaine à visiter une colonie israélienne en Cisjordanie occupée, en l'occurrence le vignoble de Psagot. « Les colonies peuvent être légales » La colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens a connu un vif essor ces dernières années, sous l'impulsion de Benjamin Netanyahu et durant la présidence Trump. Plus de 450 000 Israéliens vivent dans les colonies, jugées illégales par le droit international, en Cisjordanie, un territoire occupé par Israël depuis 1967 et où vivent aussi environ 2,8 millions de Palestiniens. Or en novembre 2019, presque jour pour jour, Mike Pompeo avait planté un autre clou en affirmant que ces colonies n'étaient plus, selon Washington, contraires au droit international. « Pendant longtemps le département d'État a pris la mauvaise approche sur les colonies, ne reconnaissant pas l'histoire de ce [territoire] spécial. Aujourd'hui le département d'État américain défend avec vigueur la reconnaissance que les colonies peuvent être légales », a-t-il réitéré jeudi. Les Palestiniens, qui ont coupé les ponts avec l'administration Trump, digèrent déjà mal la visite possible de Mike Pompeo dans une colonie israélienne. Mercredi, des dizaines de Palestiniens ont manifesté à Al-Bireh, en face de Psagot, brandissant des drapeaux palestiniens. « Pompeo rentre chez toi », pouvait-on lire sur une pancarte. « La visite prévue de Pompeo est un crime, car elle contrevient à toutes les résolutions internationales », a affirmé Mounif Treish, membre de la municipalité d'Al-Bireh. « Le vignoble [de Psagot] a été établi sur des terres privées palestiniennes. Nous avons les documents le prouvant ». « Si les relations internationales se fondent sur des bouteilles de vin, alors c'est la mort de la diplomatie », a déclaré plus tôt cette semaine le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh. Question peut-être aussi d'appuyer la vente à l'étranger des vins des colonies, Mike Pompeo a annoncé que Washington allait prendre des mesures « immédiates » contre des organisations liées à la campagne BDS de boycottage d'Israël, qu'il a qualifiée « d'antisémites ».