L'administration Trump a estimé jeudi que la construction ou l'expansion des colonies israéliennes dans les territoires occupés pourraient ne pas favoriser la paix avec les Palestiniens, adoptant une approche plus mesurée face à Israël. Donald Trump s'est montré beaucoup moins critique envers la colonisation israélienne que son prédécesseur Barack Obama, mais le communiqué publié jeudi semble refléter une inflexion de la position de la Maison blanche. «Si nous ne pensons pas que l'existence des colonies soit un obstacle à la paix, la construction de nouvelles colonies ou l'expansion des colonies existantes au-delà de leurs limites actuelles pourrait ne pas aider à la réalisation de cet objectif», a déclaré la Maison blanche dans un communiqué. L'annonce est de nature à décevoir l'extrême droite israélienne, qui espérait que les constructions dans les colonies en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est se fassent avec l'assentiment sans réserve du président américain. Le représentant israélien aux Nations unies a annoncé vendredi qu'il était trop tôt pour dire l'impact de la déclaration de la Maison blanche sur les projets de construction dans les colonies. «Il est encore trop tôt pour dire (...) Je ne qualifierais pas ça de volte-face de l'administration américaine mais la question est manifestement sur leur agenda», a déclaré l'ambassadeur israélien Danny Danon à Israël Radio. Selon ce communiqué, l'administration Trump «n'a pas pris de position officielle sur l'activité de colonisation» et elle est impatiente de s'entretenir avec Benjamin Netanyahu lors d'une rencontre prévue le 15 février à la Maison blanche. Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, s'est entretenu au téléphone jeudi avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé en outre le département d'Etat. Depuis l'investiture de Donald Trump, le 20 janvier, Israël a annoncé la construction de plus de 6 000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, annexée et occupée. L'administration Trump n'avait, jusqu'à jeudi, pas réagi. Depuis l'entrée en fonction de Donald Trump le 20 janvier, le gouvernement Netanyahu a annoncé son intention de construire 6.000 logements supplémentaires en Cisjordanie lors de trois annonces distinctes. Mercredi, Israël a annoncé en outre l'établissement d'une nouvelle colonie en Cisjordanie occupée, la première depuis la fin des années 1990, afin de reloger les colons d'Amona dont l'évacuation difficile s'est achevée jeudi. L'expansion des colonies, poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, grignote le territoire de la Cisjordanie et menace de rendre impossible la création d'un Etat palestinien indépendant qui coexisterait avec Israël, solution internationale de référence pour résoudre le conflit. Si l'administration Obama avait critiqué avec force et condamner en fin de mandat la colonisation, , Donald Trump avait marqué, durant sa campagne, sa rupture avec son prédécesseur sur la question israélo-palestinienne, promettant notamment de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade américaine, au grand dam des Palestiniens et de la majeure partie de la communauté internationale. Mais ces derniers jours, la Maison Blanche a semblé écarter l'hypothèse d'une annonce imminente sur le sujet. Israël considère l'ensemble de Jérusalem, y compris la partie orientale conquise et annexée en 1967, comme sa capitale indivisible. Les Palestiniens, qui constituent environ un tiers de la population de la ville, veulent quant à eux faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.