Le feu vert de la mairie israélienne de Jérusalem à un projet archéologique controversé, qui prévoit la destruction de maisons palestiniennes, plonge à nouveau dans l'embarras le gouvernement Netanyahu qui s'est attiré les critiques de l'administration Obama. La commission de planification et de construction de la municipalité a validé lundi le projet dit du «Jardin du roi» en hébreu (une référence aux jardins du roi Salomon), qui doit être construit dans un quartier arabe de Jérusalem-Est, Silwan, où des familles de colons juifs se sont installées au milieu de 12.000 Palestiniens. Le plan de la mairie prévoit la destruction de 22 habitations palestiniennes construites sans les autorisations nécessaires, tandis que 66 autres maisons bâties sans permis seraient légalisées rétroactivement. L'affaire est d'autant plus sensible que la communauté internationale ne reconnaît pas l'occupation israélienne du secteur oriental de la Ville sainte annexé en juin 1967. Les Etats-Unis, qui s'efforcent de relancer les négociations israélo-palestiniennes, se sont d'ailleurs dits «préoccupés» par le projet municipal, qui était connu depuis plusieurs mois. «C'est précisément le genre de mesures qui, selon nous, sape la confiance qui est fondamentale dans le dialogue indirect» entre Israël et les Palestiniens, a critiqué le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley. Trois ministres prennent leurs distances «La municipalité de Jérusalem n'a pas fait preuve de bon sens, ni de sensibilité concernant le moment choisi», a estimé le ministre de la Défense travailliste, Ehud Barak, dans un communiqué publié en Israël au moment où il effectue une visite aux Etats-Unis. «Le ministre de la Défense a l'intention de s'adresser au Premier ministre Benjamin Netanyahu à son retour pour chercher le meilleur moyen pour que le bon sens l'emporte», a affirmé M. Barak. Même chez les partisans de la colonisation, le ministre de l'Habitat, Ariel Attias, du parti ultra-orthodoxe Shass, a estimé qu'il aurait «mieux valu attendre un moment plus opportun». Réagissant aux critiques de Washington, Benjamin Netanyahu s'est empressé de publier un communiqué pour se dédouaner en expliquant que «le Premier ministre n'avait pas le pouvoir d'intervenir dans la gestion de la municipalité» hiérosolymitaine. Selon les commentateurs, M. Netanyahu a voulu éviter de nouvelles frictions avec les Etats-Unis à deux semaines d'une rencontre à la Maison Blanche avec le président Barack Obama. En mars dernier, le dossier explosif de la colonisation à Jérusalem-Est avait provoqué une grave crise diplomatique avec Washington après l'annonce de la construction de 1.600 logements dans un quartier juif du secteur oriental, au moment où le vice-président Joe Biden effectuait une visite en Israël. Par la suite, Netanyahu s'est efforcé d'éviter de nouvelles confrontations avec les Américains. Un communiqué publié par son bureau a assuré qu'il avait demandé au maire nationaliste de Jérusalem Nir Barkat de geler le projet de parc archéologique pour permettre d'avancer dans les négociations indirectes avec les Palestiniens. Le Premier ministre a également insisté sur le fait que la décision ne constituait qu'une première étape d'un long processus. «Il s'agit des préliminaires d'un projet, qui doit être discuté à la fois au niveau de la commission d'urbanisation de la municipalité et à celui de la commission du district du ministère de l'Intérieur», a insisté le bureau de Netanyahu. Israël a proclamé Jérusalem sa capitale «éternelle et unifiée» alors que les Palestiniens veulent faire de la partie orientale la capitale de leur futur Etat. De son coté, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a critiqué mardi le feu vert préliminaire donné par la municipalité de Jérusalem à un projet archéologique controversé dans le secteur oriental de la Ville sainte prévoyant la destruction de 22 maisons palestiniennes. «La municipalité de Jérusalem n'a pas fait preuve de bon sens, ni de sensibilité concernant le moment choisi» pour annoncer cette décision, a estimé M. Barak dans un communiqué publié en Israël au moment où il effectue une visite aux Etats-Unis. «Le ministre de la Défense a l'intention de s'adresser au Premier ministre Benjamin Netanyahu à son retour pour chercher les moyens de faire en sorte que le bon sens l'emporte», selon le texte. La commission de planification et de construction de la mairie a validé le projet dit du «Jardin du roi» en hébreu (référence aux jardins du roi Salomon), qui doit être construit dans le quartier arabe de Silwan. Il prévoit la destruction de 22 maisons palestiniennes construites sans les autorisations nécessaires et que 66 maisons construites sans autorisation israélienne seront légalisées rétroactivement sous forme de compensation. «Il s'agit des préliminaires d'un projet, qui doit être discuté à la fois au niveau de la commission d'urbanisation de la municipalité et à celui de la commission du district du ministère de l'Intérieur», a souligné lundi le bureau de Netanyahu. En mars, M. Netanyahu avait demandé de geler le projet pour permettre d'avancer dans les négociations indirectes avec les Palestiniens et éviter de nouvelles frictions avec Washington sur la construction à Jérusalem-Est, occupée et annexée depuis 1967. Israël a proclamé Jérusalem sa «capitale éternelle et unifiée», alors que les Palestiniens veulent faire du secteur oriental de la ville la capitale de leur futur Etat. L'annexion de Jérusalem-Est, où vivent 270.000 Palestiniens et près de 200.000 Israéliens dans une douzaine de quartiers de colonisation, n'est pas reconnue par la communauté internationale. Selon un conseiller municipal du Likoud (droite), le parti de M. Netanyanu, Elisha Peleg, membre de la commission de planification, la décision «exprime notre souveraineté sur l'ensemble de Jérusalem, notre capitale réunifiée». Pour Meïr Margalit, du parti de l'opposition de gauche Meretz, la municipalité est dirigée «par des pyromanes qui n'ont aucun sens des réalités internationales». Les Etats-Unis préoccupés Les Etats-Unis de leurs côtés, sont «préoccupés» par un projet archéologique controversé approuvé par la municipalité israélienne de Jérusalem dans le secteur oriental de la ville, et qui menace de destruction des maisons palestiniennes, a commenté lundi le département d'Etat. «C'est précisément le genre de mesures qui, selon nous, sape la confiance qui est fondamentale dans le dialogue indirect» entre Israël et les Palestiniens, a déclaré le porte-parole Philip Crowley. Le projet évoqué «nous préoccupe», et l'administration Obama a eu plusieurs contacts à ce sujet avec le gouvernement israélien, a-t-il ajouté, soulignant toutefois que le plan était celui de la municipalité et non du gouvernement. «Nous avons dit clairement que nous étions en désaccord avec certaines pratiques israéliennes à Jérusalem affectant les Palestiniens dans des domaines tels que le logement», a aussi affirmé Crowley. Le plan approuvé lundi prévoit la destruction de 22 maisons, tandis que 66 autres construites sans autorisation israélienne seraient légalisées, d'après un responsable local ayant requis l'anonymat. En mars, Benjamin Netanyahu avait demandé au maire de Jérusalem, Nir Barakat, de geler le projet pour éviter des troubles dans la Ville sainte et de nouvelles frictions avec Washington au sujet de la construction à Jérusalem-Est, occupé et annexé depuis 1967.