Le secrétaire d'État américain est en Israël, mercredi, pour s'entretenir avec Benjamin Netanyahu et Benny Gantz, le duo qui dirige désormais l'État hébreu. Au programme des discussions : annexion et Iran. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo est arrivé en Israël, mercredi 13 mai, afin de discuter du projet d'annexion de pans de la Cisjordanie occupée par le nouveau gouvernement israélien. Il s'agit de son premier déplacement à l'étranger en près de deux mois. Outre ce dossier sensible, Mike Pompeo doit discuter de l'Iran, ennemi numéro un de l'État hébreu, soupçonné d'avoir multiplié les frappes contre des positions iraniennes en Syrie voisine ces dernières semaines. Le projet prévoit de faire de Jérusalem la capitale « indivisible » de « l'État juif » d'Israël et l'annexion de la vallée du Jourdain et des plus de 130 colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Le plan prévoit aussi la création d'un État palestinien sur un territoire réduit. La question de l'avenir de ce plan rejeté à l'unisson par les Palestiniens est toutefois posée. « La décision sera prise par Israël et je veux savoir ce que le nouveau gouvernement pense à ce sujet », a déclaré Mike Pompeo dans un entretien avec le quotidien Israel Hayom diffusé mardi. Si Benjamin Netanyahu a promis d'appliquer la « souveraineté » d'Israël sur les colonies et la vallée du Jourdain, bande de terre qui se déroule sur près de 30 % de la Cisjordanie, il a désormais devant lui une fenêtre stratégique d'environ quatre mois, entre le 1er juillet et la présidentielle américaine de novembre. La question des colonies est aussi une question de politique intérieure aux États-Unis, où des mouvements évangéliques, soutiens des républicains de Donald Trump, défendent mordicus le projet d'un « grand Israël » incluant dans ses frontières des territoires en Cisjordanie. En Israël, les sondages suggèrent un soutien élevé à l'annexion chez les électeurs de droite, mais pas chez ceux du centre et de la gauche, des tendances représentées dans le gouvernement d'union, notamment par Benny Gantz, qui a émis des doutes sur une annexion rapide.