La croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) s'est contractée de 0,2% en 2019 et devrait se tasser de 4,2% en 2020, selon la Banque mondiale. "Cette projection est extrêmement incertaine dans le contexte de la pandémie de COVID-19, de l'effondrement consécutif des cours pétroliers mondiaux et du tourisme, et de la baisse des envois de fonds", relève l'institution basée à Washington dans son Rapport annuel 2020, qui a pour thématique "Prêter soutien aux pays en des temps sans précédent". La production des pays en développement exportateurs de pétrole de la région devrait reculer de 5%, tandis que la production économique des pays du Conseil de coopération du golfe (CCG) devrait chuter de 4,1%, fait savoir le rapport qui couvre la période du 31 juillet 2019 au 30 juin 2020. Du côté des importateurs de pétrole de la région, la Banque mondiale s'attend à un repli de la croissance de 0,8% dû à la décélération générale du tourisme, des envois de fonds et d'autres sources de revenus essentiels. Dans une région où les deux tiers de la population ont moins de 35 ans, le taux de chômage des jeunes était déjà proche de 25% avant la pandémie, poursuit-on. Près de la moitié de la population de la région (42%) dispose de moins de 5,50 dollars par jour pour vivre. L'extrême pauvreté (moins de 1,90 dollar par jour pour vivre) a doublé, passant de 2,4% en 2011 à 4,2% en 2015 en raison des conflits et des inégalités d'accès à l'éducation et aux infrastructures de base. "La tendance devrait s'aggraver sous l'effet de la COVID-19", souligne le rapport. "Les coûts anticipés de la pandémie s'élèvent à environ 3,7% du PIB 2019 de la région, soit plus de 100 milliards de dollars", souligne la même source, faisant observer qu'au Yémen, "le conflit en cours aggrave la pauvreté et accentue la pression sur le système de santé dont les capacités sont limitées, compliquant davantage les mesures d'urgence".