Le monde plonge dans l'une des plus graves récessions planétaires en 2020 L'année 2020 devrait ainsi se solder par un PIB mondial en contraction de 5,2% et un net repli du revenu par habitant aussi bien dans les pays émergents qu'avancés. Le Maroc fera face à une forte récession en 2020. La croissance économique devrait fléchir de 4% pour cette année. Cette prévision, formulée dans le dernier rapport des perspectives économiques de la Banque mondiale, tient en compte les aléas de la crise sanitaire qui sévit depuis le début de l'année à l'échelle internationale. En effet, le contexte pandémique a plombé les comptes mondiaux faisant sombrer de nombreux pays dans l'incertitude. Une conjoncture qui plonge, selon les derniers indicateurs de la Banque mondiale, le monde dans l'une des plus graves récessions planétaires depuis des décennies. L'année 2020 devrait ainsi se solder par un PIB mondial en contraction de 5,2% et un net repli du revenu par habitant aussi bien dans les pays émergents qu'avancés. Si les marchés émergents et les économies en développement s'attendent à une décroissance de 2,5%, les économies avancées devraient afficher une régression de 7% à fin 2020. «La pandémie a produit une violente onde de choc à travers le monde. Elle souligne l'urgente nécessité de prendre des mesures pour amortir ce choc, protéger les populations vulnérables et améliorer la capacité des pays à faire face à d'éventuelles crises similaires à l'avenir», apprend-on de l'institution financière. Malgré les anticipations ternes pour cette exercice, l'économie marocaine devrait reprendre des couleurs en 2021. La croissance économique nationale afficherait, selon la Banque mondiale, une amélioration de 3,4% l'année prochaine, soit le deuxième taux le plus élevé au Maghreb après celui prévu pour la Tunisie (4,2%). Sur le plan régional, la Banque mondiale estime que «la crise sanitaire et les mesures prises pour l'endiguer ont fortement ralenti l'activité à court terme au Mena, tout en accroissant l'aversion des investisseurs pour le risque, ce qui a exacerbé l'instabilité de la situation financière». Et de poursuivre que «la forte baisse de la demande mondiale de pétrole a réduit les exportations des pays producteurs, ce qui a eu des répercussions sur les secteurs non pétroliers. Cette situation est aggravée par des problèmes structurels de longue date qui freinent la croissance». En termes de perspective, l'économie du Mena se contracterait de 4,2% contre une prévision de croissance de 2,4% annoncée en janvier dernier par la Banque mondiale. Outre l'effet Covid, la décélération économique de la région tient en compte également l'évolution du marché du pétrole marqué par une forte baisse de la demande mondiale du pétrole et par conséquent un effondrement des prix. «Une forte incertitude pèse sur ces prévisions. Les pays exportateurs de pétrole sont pénalisés par l'effondrement des prix du pétrole et des flambées de Covid-19, tandis que les importateurs de pétrole se ressentent de l'affaiblissement des économies avancées et des grands pays émergents, des perturbations causées par les mesures de riposte à la pandémie et de la baisse probable du tourisme», explique la Banque mondiale. Ainsi, l'Algérie verra sa croissance se replier de 6,4%. L'économie irakienne fléchirait de 9,7%. S'agissant des pays importateurs de pétrole dans la région Mena, leur activité économique baisserait de 0,8%. Une régression également tirée par la baisse du tourisme et la détérioration des perspectives d'exportation. D'un point global, l'ensemble des économies de la région s'inscriraient dans le rouge à l'exception de l'Egypte et Djibouti qui verront leur croissance ralentir respectivement à 3% et 1,3% contre 5,6% et 7,5% en 2019. Notons que la plus forte baisse est prévue au Liban (-10,9%) et la plus faible en Jordanie (-3,5%).