Les prévisions économiques pour l'année 2021 sont établies sur la base d'un ensemble d'hypothèses portant sur l'environnement national et international, souligne le MEFRA dans son récent rapport préalable au budget. Sur le plan international, les hypothèses portent sur les prix des matières premières sur les marchés internationaux, dont l'énergie, la parité de change et l'évolution de la demande étrangère adressée au Maroc. Pour 2021, l'économie mondiale devrait marquer une reprise de 5,4%, soutenue par la dissipation progressive des effets de la pandémie et par la mise en oeuvre des mesures de relance massives. Les Etats-Unis et les pays de la zone Euro connaîtraient des taux de croissance respectivement de 4,5% et de 6% environ et la croissance de la Chine devrait rebondir en 2021 à 9,2%. Dans cet environnement économique porteur, le commerce mondial, après la chute attendue de 11% en 2020, devrait se redresser et afficher une progression de 8,5%. Ainsi, la demande étrangère adressée au Maroc devrait augmenter de 12,6% en 2021 après une baisse de 22,4% en 2020, le prix de pétrole se situerait à 50 dollars le baril et la parité euro-dollar à 1,13. Au niveau national, l'exercice de prévision retient comme hypothèse une production céréalière de 70 millions de quintaux en 2021 contre 32 millions de quintaux en 2020 avec une consolidation des autres cultures et de l'élevage. Les perspectives économiques pour 2021 tiennent compte également de la mise en oeuvre du plan de relance des différents secteurs de l'économie nationale à la sortie de la crise du Covid-19 visant à limiter les effets négatifs de la crise sanitaire sur le tissu économique national et apporter un soutien à la demande. Au-delà de ces hypothèses, l'exercice de prévision pour l'année 2021 prend en considération d'autres facteurs extra-économiques. Il s'agit en particulier de la maîtrise de l'épidémie ainsi que la réouverture des frontières à partir du premier trimestre 2021, avec un regain progressif de la confiance des ménages et des investisseurs courant cette année. Sur la base de ces hypothèses, l'économie nationale devrait enregistrer un rebond du taux de croissance du PIB, en volume, de 4,8% en 2021 après -5,8% en 2020 sous l'effet de l'amélioration de la valeur ajoutée agricole de 11%, après -4,5% en 2020, et de celle non agricole de 3,8%, après -6,4% en 2020. Le PIB non agricole devrait progresser de 4% en 2021, tenant compte d'une évolution de 5,3% des impôts et taxes sur produits nets de subventions, au lieu d'une baisse de 3,5% prévue en 2020. La valeur ajoutée des activités secondaires devrait croître, en termes réels, de 2,9% après une baisse de 6,9% en 2020, alors que le secteur tertiaire, qui représente près de 56,6% dans la valeur ajoutée totale, devrait enregistrer une hausse de 4,3% après -6,2% en 2020. Du côté de la demande, les composantes de la demande devraient évoluer positivement tenant compte du redressement attendu de l'économie nationale en 2021, favorisé par les mesures de la Loi de Finances Rectificative 2020 et les actions du plan de relance de l'activité économique nationale. Après le ralentissement en 2020, la consommation finale intérieure devrait se redresser en 2021 et croitre de 3,6% après 0,7% en 2020, suite à la progression de la consommation des ménages de 3,5% et celle des administrations publiques devrait augmenter de 3,8%. Concernant l'investissement, la formation brute du capital fixe devrait progresser de 6,4% après une baisse de 5,1% en 2020. Par ailleurs, les perspectives favorables prévues pour l'économie mondiale en 2021 devraient avoir des effets positifs sur la demande extérieure adressée au Maroc. Les exportations des biens et services, en volume, devraient progresser de 16,9% en en 2021, contre 11,8% pour les importations des biens et services. A l'horizon 2023, les projections tablent sur un redressement progressif de l'activité économique nationale pour enregistrer une croissance de 4,6% prévue en 2023 et une croissance annuelle moyenne de 4,5% au cours de la période 2021-2023.