Le PLF-2021 donne la priorité à la relance de l'économie, la généralisation de la couverture sociale à l'ensemble de la population dans un horizon de cinq ans et à la réforme du secteur public et la rationalisation de la gestion de l'administration. C'est ce qui ressort d'un rapport préalable au Budget dont le projet est en cours de préparation. S'agissant de la croissance économique, elle est prévue à 4,5% entre 2021 et 2023. En parallèle, ce projet de loi serait aussi l'occasion de confirmer la poursuite des grands chantiers durables du Royaume liés, notamment, au maintien de l'effort d'investissement de l'Etat selon la nouvelle approche de gestion des projets d'investissement public, la consécration de la régionalisation avancée et la déconcentration administrative, la réforme de la justice et le soutien de l'indépendance du pouvoir judiciaire, la réforme du régime de retraite ainsi que la poursuite de la lutte contre la corruption dans le sens du renforcement de l'éthique et de la transparence. Le rapport en question, élaboré et publié par le ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'administration, est structuré autour de trois grandes parties. La première est consacrée à l'analyse de l'évolution récente de l'économie marocaine dans le contexte mondial, ainsi que les perspectives des principaux indicateurs macro-économiques. La deuxième partie met l'accent sur la situation de l'exécution budgétaire de l'année 2019 et des projections révisées des finances publiques de 2020, alors que la dernière partie décrit les orientations et les perspectives budgétaires 2021-2023. Ce document a également pour objectif d'ouvrir le débat sur le budget selon une approche triennale et de permettre au Parlement de préparer l'examen du PLF-2021, tout en assurant une meilleure cohérence entre le budget et les orientations de la politique économique. "Ce processus pluriannuel du cadrage budgétaire, fondé sur le principe de la performance et la bonne gouvernance, tend, en effet, à enrichir de manière continue les informations budgétaires et financières destinées au Parlement et à renforcer la cohérence des politiques sectorielles avec les objectifs de soutenabilité du cadre macro-économique à moyen terme", souligne-t-on dans ce rapport. Conformément aux Hautes Orientations Royales et aux priorités sectorielles, le PLF-2021 met en avant les priorités à mettre en œuvre dans une perspective de dépasser les répercussions négatives de la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19), tant sur le plan économique que social. Il fait suite à la mise en œuvre de la loi de finances rectificative (LFR) pour l'année 2020, adoptée le 20 juillet dernier, qui s'est imposée compte tenu des déséquilibres provoqués par l'impact économique de cette crise sanitaire. La croissance économique prévue à 4,5% entre 2021 et 2023 La croissance économique annuelle moyenne devrait se situer à 4,5% durant la période 2021-2023, selon le rapport préalable au Budget. "A l'horizon 2023, les projections tablent sur un redressement progressif de l'activité économique nationale pour enregistrer une croissance de 4,6% prévue en 2023 et une croissance annuelle moyenne de 4,5% au cours de la période 2021-2023", indique le rapport. Ce document, fait également ressortir que l'exercice de prévision pour l'année prochaine retient comme hypothèse une production céréalière de 70 millions de quintaux (Mqx) en 2021 contre 32 Mqx durant cette année, avec une consolidation des autres cultures et de l'élevage. Les perspectives économiques pour 2021 tiennent compte également de la mise en œuvre du plan de relance des différents secteurs de l'économie nationale visant à limiter les effets négatifs de la crise sanitaire sur le tissu économique et apporter un soutien à la demande, précise la même source. Au-delà de ces hypothèses, l'exercice de prévision pour l'année 2021 prend en considération d'autres facteurs extra-économiques. Il s'agit en particulier de la maîtrise de l'épidémie ainsi que la réouverture des frontières à partir du 1er trimestre 2021, avec un regain progressif de la confiance des ménages et des investisseurs courant cette année. Sur la base de ces hypothèses, l'économie nationale devrait enregistrer un rebond du taux de croissance du PIB, en volume, de 4,8% en 2021 sous l'effet de l'amélioration de la valeur ajoutée agricole de 11% et de celle non agricole (3,8%), précise-t-on de même source. Le rapport note par ailleurs, que les composantes de la demande devraient évoluer positivement tenant compte du redressement attendu de l'économie nationale en 2021, favorisé par les mesures de la loi de finances rectificative (LFR-2020) et les actions du plan de relance de l'activité économique. Après le ralentissement en 2020, la consommation finale intérieure devrait se redresser en 2021 et croître de 3,6% après 0,7% cette année, suite à la progression de la consommation des ménages de 3,5% et celle des administrations publiques devrait augmenter de 3,8%. La formation brute du capital fixe devrait, quant à elle, progresser de 6,4% après un repli de 5,1% en 2020.