Adoptée aujourd'hui en Conseil de gouvernement, au terme de plusieurs années de débat, la loi 130.13 relative à la lutte contre la violence à l'égard des femmes a fait l'objet de nombreuses critiques d'acteurs de la société civile, lors d'une conférence hier à Casablanca, notamment en raison du retard pris pour la promulgation de ce nouveau texte législatif. Un projet avait déjà été présenté en novembre 2013, avant d'être retiré par Abdelilah Benkirane. La version définitive a été élaborée par le ministère de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social en partenariat avec le ministère de la Justice et des libertés. Pour rappel, c'est l'ex ministre Nouzha Skalli, du PPS, qui avait imaginé la première mouture du texte. Hier à Casablanca, il a été dit que cette loi « comporte plusieurs lacunes ». Les membres de la coalition Printemps de la dignité et de l'Association marocaine pour les droits des femmes ont formulé un ensemble de critiques sur les dispositions prévues dans la nouvelle version, rapporte la MAP. Ainsi, pour la juriste Khadija Rougani, la nouvelle version exclut plusieurs catégories des femmes de la protection juridique, à savoir : les mères, les femmes célibataires, les migrantes et les femmes à besoins spéciaux . De son côté, Asmaa El Mehdi a mis l'accent sur le retard pris dans la promulgation de cette loi. Pour la coordinatrice de la coalition « Printemps de la dignité », ce retard montre l'absence de volonté du gouvernement actuel de mettre en place une législation à même de protéger les femmes, conformément aux engagements internationaux du Maroc et aux dispositions de la Constitution.