Cinq pays sont cités dans l'utilisation de bombes à sous-munitions cette année (Syrie, Libye, Soudan, Ukraine et Yémen), selon la Coalition contre l'utilisation des armes à sous-munitions, sise à Genève. En vue de la première conférence de révision de la Convention interdisant les armes à sous-munitions, organisée dès le 7 septembre à Dubrovnik (Croatie), la Coalition a consigné dans son rapport annuel cinq cas récents d'abus. En Syrie, ces armes ont fait près de 2.000 morts depuis 2012, selon ce rapport. Le groupe «Etat islamique» est lui aussi mis en cause dans l'utilisation des armes à sous-munitions de type roquette, durant la deuxième moitié de l'an dernier. Des bombes à sous-munitions ont été larguées par ailleurs dans deux endroits en Libye au début de l'année. Il n'a pas été possible de déterminer avec certitude qui en est responsable. Au Soudan, en revanche se sont les forces armées qui sont pointées du doigt, ayant largué des bombes à sous-munitions depuis les airs dans la province du Kordofan du Sud pendant la première moitié de l'année. Les forces gouvernementales ukrainiennes et les séparatistes soutenus par la Russie sont également mis en cause dans ce rapport, de même que l'aviation saoudienne dans ses raids au Yémen contre les rebelles houtis. Israël a précédemment reconnu l'emploi la bombe à sous-munitions à sous-munitions (BASM) durant la guerre contre le Hezbollah, de juillet à août 2006, et s'est même justifié en le considérant « légal et conforme au droit humanitaire international » par l'avocat général de l'armée. La bombe à sous-munitions est un conteneur transportant de nombreux autres projectiles explosifs, de taille plus réduite, dites «sous-munitions». Cette munition «anti-matériel » ou « anti-personnel » permet de traiter des surfaces étendues en demandant moins de munitions que les munitions classiques. Une convention sur les armes à sous-munitions, ouverte à la signature des Etats depuis décembre 2008, en interdit l'emploi, la production, le stockage et le transfert.