La crise politique au Liban s'est aggravée après que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ait mobilisé ses partisans contre le gouvernement de Fouad Siniora. Le Hezbollah et le gouvernement dirigé par Fouad Siniora se livrent actuellement à une véritable guerre de tranchées. La milice chiite, renforcée après la fin de la guerre israélienne menée contre le pays de Cèdre, revendique un poids important sur la scène politique. Pour sa part, le gouvernement de coalition dominé par la majorité anti-syrienne, persuadé de l'implication de la Syrie dans l'assassinat de Rafic Hariri, accuse la milice chiite de vouloir bloquer la création d'un tribunal spécial qui devra juger les assassins présumés de l'ancien Premier ministre libanais. Le bloc anti-syrien maintient ses positions et de refuse céder et le Hezbollah ne désarme pas, mais monte au créneau. La situation devient de plus en plus critique surtout après que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ait appelé ses partisans de se tenir prêts à manifester pacifiquement pour précipiter la chute du gouvernement de Fouad Siniora.Il a, de nouveau, demandé la mise en place d'un cabinet d'union nationale ou la tenue d'élections anticipées. «Il y a deux solutions pour sortir de la crise : soit la formation d'un gouvernement d'union nationale auquel participeront toutes les forces politiques, soit des élections législatives anticipées», a déclaré cheikh Nasrallah, lors d'un discours diffusé dimanche par la chaîne du Hezbollah, Al-Manar. «L'option d'un gouvernement d'union nationale est toujours possible», a-t-il estimé, soutenu par Damas et Téhéran. Malgré la démission, il y a une semaine, de six ministres pro-syriens, Fouad Siniora refuse toujours de démissionner ou de céder aux exigences de Nasrallah. Officiellement, ces démissions ont été provoquées par l'échec des consultations sur la formation d'un gouvernement d'union nationale au sein duquel l'opposition exigeait une minorité de blocage. Mais la majorité anti-syrienne considère qu'elles ont été suscitées par l'approche de la date de la mise sur pied du tribunal international pour le Liban. « S'ils utilisent la rue pour changer le gouvernement, alors on utilisera la rue pour changer le président. Mais cela ne sera pas positif pour le Liban d'avoir des confrontations dans la rue», a déclaré un député pro-Siniora à la chaîne Euronews. Le dirigeant druze Wallid Jumblatt craint que cela ne tourne à la guerre civile. Les partisans du Hezbollah sont déterminés. Quant à la décision du gouvernement d'adopter le projet onusien de tribunal spécial pour le Liban, elle ne fait qu'aggraver la crise ; d'où l'impasse ! Tsahal a bel et bien utilisé des bombes à fragmentation «Les forces israéliennes au sol qui ont utilisé des bombes à fragmentation lors de l'offensive au Liban ont agi contre les ordres qui leur avaient été donnés», ont annoncé dimanche des responsables de la Défense, citant le commandant en chef de l'armée, le général Dan Haloutz. Selon ces dirigeants, le général Haloutz aurait ordonné de suspendre l'utilisation de ces armes, qui contiennent des centaines de sous-munitions se répartissant autour de l'objectif. Ils ont ajouté, sous couvert d'anonymat, que les forces aériennes avaient suivi cet ordre, mais que les forces au sol avaient tiré des milliers de bombes à fragmentation sur le Liban durant les 34 jours du conflit. Israël a été largement critiqué pour avoir employé des bombes à fragmentation au Liban. Celles-ci demeurent sur le terrain et peuvent encore tuer dès lors qu'elles n'ont pas été détruites, mettant en danger les vies civiles après la fin du conflit.