Un quart de siècle de souffrances et tortures, c'est ce qu'a vécu, et ce que relate Ali Najab. Fait prisonnier par les soudards du polisario, ce capitaine de l'armée de l'air marocaine fût condamné à endurer les affres de la prison et les barbaries de ses geôliers qui sont à la solde du régime algérien, pendant 25 ans. Seize ans après sa libération, le capitaine Najab décide de dévoiler au grand jour ses souffrances et le déchirement familial qu'il a dû subir dans les geôles des séparatistes polisariens en terre algérienne. 25 ans dans les geôles de Tindouf est l'intitulé de cet ouvrage autobiographique qui raconte, avec beaucoup d'amertume, mais aussi avec recul et rigueur, l'horreur de la prison et la bestialité du geôlier. C'est aussi un livre écrit avec la finesse d'un écrivain et la force d'un soldat fier et viscéralement attaché à sa patrie. Depuis son enfance et ses premiers pas, jusqu'à son engagement dans l'armée de l'air en 1965 et ses formations au Maroc, en France, aux Etats-Unis et en Iran, le capitaine Najab relate ses périples. Après son affectation dans les provinces du Sud comme pilote de chasse, chef de détachement d'une escadrille d'avions F-5 et chef des moyens opérationnels de la base de Laâyoune, Ali Najab, qui était en mission de reconnaissance, est la cible, le 10 septembre 1978, d'un missile ennemi près de Smara. Contraint de s'éjecter de son appareil, il tombe ainsi entre les mains du polisario. Réparti en 21 chapitres, le livre propose au lecteur des épisodes importants, comme l'institutionnalisation de la torture dans les prisons du polisario à Tindouf et à Boufarik, au nord de l'Algérie, l'utilisation des prisonniers dans les programmes de propagande anti-marocaine diffusés à la radio ou devant la presse, ou encore la soumission des prisonniers aux travaux forcés. Il s'arrête aussi sur la tentative, « soldée par l'échec », d'enrôler dans son armée des prisonniers marocains d'origine sahraouie, ou encore sur une liste des articles des conventions de Genève « opposables à l'Algérie et au polisario, largement violées ». Edité en 2019 chez La Croisée des Chemins, l'ouvrage sera présenté mardi 7 janvier 2020 à 17h à la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc, à Rabat.