L'Algérie, qui a construit "le squelette du Polisario", doit répondre devant un tribunal international des exactions commises à l'encontre des prisonniers marocains en violation des Conventions et du droit international, a affirmé le Capitaine Ali Najab, qui a passé 25 ans de captivité dans les geôles des mercenaires à Tindouf, dans le Sud-Ouest algérien. S'exprimant, vendredi soir à Paris, lors d'une rencontre initiée par l'Association des Marocains aux Grandes Ecoles (AMGE-Caravane) en partenariat avec l'Association "Enfance des Deux Rives" sous le thème "Prisonniers ou otages? Chroniques d'un conflit", le Capitaine Najab a mis également l'accent sur la nécessité pour l'Algérie de procéder dans l'immédiat à la rétrocession des dépouilles de centaines de prisonniers marocains morts sous la torture ou suite à des maladies sur son territoire. "L'Algérie assume l'entière responsabilité" dans la mesure où ces prisonniers "étaient détenus sur son sol, que ce soit au Sud, à Tindouf, ou au Nord, à Blida, Boufarik, Boughar et Jelfa", a-t-il ajouté, faisant observer qu'elle était aussi "puissance à la fois détentrice et protectrice" des prisonniers marocains conformément à la 3-ème Convention de Genève et partant responsable du traitement inhumain et des tortures subies par les détenus durant plus de 25 ans. L'Algérie est "fortement impliquée" dans ce conflit artificiel comme en attestent notamment la détention sur son territoire, à Tindouf, de prisonniers marocains, l'acheminement de 460 parmi eux au Quartier Général de l'armée algérienne de Blida, Boughar et Boufarik, l'échange de prisonniers marocains contre des soldats et officiers algériens capturés en 1976 par l'armée marocaine lors de la bataille d'Amgala, au coeur du Sahara, a précisé le Capitaine Najab. Il a, d'autre part, signalé que les souffrances, les humiliations et les tortures subies par les prisonniers marocains durant un quart de siècle, tant chez le "Polisario" qu'en Algérie, ont laissé chez eux des séquelles profondes et graves aussi bien sur le plan physique que moral et même mental. Les prisonniers, maintenus durant toute cette période comme des otages, n'oublieront jamais les souffrances endurées tant qu'il n'y aura pas de réparation des préjudices et que leurs auteurs soient désignés et jugés, a-t-il dit. "Nous ne pouvons pas oublier non plus d'avoir été forcés de donner régulièrement notre sang pour les hôpitaux de Tindouf, de lire des textes de propagande à la radio contre notre pays et nos institutions, de charger et de décharger des tonnes d'armements et de munitions destinés à être utilisés contre notre pays et de construire, sous le fouet, des écoles, hôpitaux et locaux administratifs", a-t-il poursuivi. Les prisonniers marocains ne peuvent pas aussi oublier d'avoir été exposés régulièrement à la curiosité publique, forcés de faire des déclarations fausses devant la presse et les délégations étrangères contre le Maroc, son armée et ses institutions, longtemps privés de correspondre avec leurs familles, privés d'une alimentation suffisante et de soins ainsi que d'avoir vu mourir leurs camarades sous la torture, a indiqué le Capitaine Najab. Il a fait remarquer que pas moins de 50 Articles de la 3-ème Convention de Genève ont été iolés par l'+Algérisario+ dans le traitement des prisonniers marocains. Les résultats d'une enquête menée par la Fondation "France Libertés", qui a pourtant soutenu le "Polisario" pendant un certain temps, ont été "on ne peut plus édifiants quant à la responsabilité" à la fois des mercenaires "mais surtout de l'Algérie dans le très mauvais traitement des prisonniers marocains", a rappelé le conférencier. Si aujourd'hui, tous les prisonniers recensés par le Comité international de la Croix Rouge (CICR) ont été relâchés, il reste à élucider le sort de dizaines de disparus et celui de personnes civiles et d'enfants enlevés par +l'Algérisario+ à Tan Tan, Labouirate et Smara et dans plusieurs autres endroits", a-t-il précisé. Le Capitaine Najab a, par ailleurs, relevé l'existence d'un autre drame qui "persiste toujours à Tindouf" et qui concerne les populations civiles sahraouies emmenées de force des provinces du Sud du Royaume. Ces populations vivent en effet dans des conditions précaires aussi bien sur le plan alimentaire qu'au niveau de la santé et de l'hygiène, a-t-il insisté, faisant savoir que plusieurs familles ont été séparées de leurs enfants en bas âge envoyés dans des écoles d'endoctrinement, notamment à Cuba. Cette rencontre s'est déroulée en présence d'un grand nombre d'étudiants représentant notamment les Ecoles supérieure de commerce de Paris (ESCP), des Ponts et Chaussées, Sciences Po et Polytechnique ainsi que d'un membre du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires sahariennes (CORCAS)