Une grande conférence s'est tenue, mardi soir dans l'enceinte de l'Université de Genève, sur la question des "plus vieux prisonniers du monde" que sont les détenus marocains dans les camps de Tindouf (Algérie), permettant de jeter un peu plus de lumière sur cette tragédie. Organisée par le Comité international pour la libération des prisonniers de Tindouf (CIPT), en collaboration avec la Municipalité italienne de Pontremoli et le Collectif des Associations des droits de l'Homme au Sahara en marge des travaux de la 61ème session de la Commission des Droits de l'Homme, cette conférence a connu un franc succès, tant au regard de l'affluence que par la qualité des intervenants. À la tribune de cette conférence, il y avait Ali Najab, capitaine d'aviation, ex-détenu marocain à Tindouf durant 25 ans, Lord Newall, président d'honneur du CIPT, Jane Standing, présidente du Comité du CIPT et Tanya Warburg et Sydney Assor, membres du Comité ainsi que plusieurs autres personnalités. La responsable de la section Suisse du CIPT, Anja Oksalampi a ouvert la conférence en rappelant comment le rapport de l'ONG "France-Libertés" de Danielle Mitterrand sur les violations dans les camps de Tindouf avait contribué à ouvrir les yeux de nombre d'ONG et de défenseurs de droits humains à travers le monde. Ancienne sympathisante du "polisario", Mme Okslampi a reconnu que les conditions de travail inacceptables imposées aux détenus marocains des camps de Tindouf étaient à l'époque connues par certaines ONG. L'assistance a ensuite visionné un film sur les détenus marocains des camps de Tindouf, émaillé de témoignages d'anciens détenus libérés, et de passages du rapport de "France-Libertés" rédigé suite à l'enquête effectuée en 2003 par cette ONG. L'assistance a ensuite suivi l'émouvant témoignage du capitaine Najab, témoin vivant de l'enfer de la détention dans les camps de Tindouf, qui s'est attaché à démontrer combien les dispositions de la Convention de Genève sont "constamment violées" par les exactions commises dans ces camps. Le Capitaine Najab a raconté les incessantes humiliations que l'appareil militaire et totalitaire du "polisario" fait subir au quotidien aux détenus. Le capitaine Najab a lancé un appel à la Communauté internationale, "en particulier à l'Union européenne", pour que toutes les pressions soient exercées sur l'Algérie et sur le "polisario", afin que l'ensemble des 408 détenus marocains dans les camps de Tindouf soient libérés.