Après avoir effectué une tournée au Maroc, le Comité international pour les prisonniers de Tindouf (CIPT) veut se rendre dans les camps du sud algérien et exiger la libération de tous les détenus. Le Comité international pour les prisonniers de Tindouf (CIPT) a tenu une réunion, le 15 mars 2005 à Londres, pour débattre des résultats de son séjour au Maroc où il a collecté un grand nombre d'informations au sujet des plus vieux prisonniers du monde, détenus depuis un quart de siècle à Tindouf. Ce Comité, présidé par le Lord Nowel et composé de personnalités britanniques, suisses et italiennes, s'est rendu dans les provinces du Sud et a rencontré plusieurs anciens détenus à Tindouf qui ont raconté toute la misère qui sévit dans les camps des prisonniers et des séquestrés. Le Comité a aussi pu se rendre compte de l'ampleur de cette tragédie humanitaire et ses répercussions sur des centaines de familles. A la suite de sa tournée au Maroc (du 16 au 25 février 2005), le Comité a donc passé en revue son plan d'action et a préconisé un certain nombre de mesures visant la sensibilisation de l'opinion publique internationale et des décideurs, pour accélérer la libération de ces prisonniers qui devraient recouvrer leur liberté depuis plus de quatorze ans conformément aux Conventions de Genève. Le Comité a aussi décidé de dépêcher une délégation à Genève, pour prendre part, avec la section suisse du Comité, aux travaux de la 61ème Commission des droits de l'Homme de l'ONU, et prendre contact avec les organismes internationaux concernés. Ainsi, le Comité exposera la question des prisonniers de Tindouf au Comité international de la Croix-Rouge, le Comité mondial contre la torture, le Bureau international du Travail et les ONG travaillant pour la dignité et la liberté des détenus. Lors de son séjour à Genève, la délégation du Comité entreprendra également les démarches nécessaires pour s'entretenir avec le Chef de la Mission de l'Algérie auprès des Nations Unies, au sujet de l'intention du Comité de rendre visite aux prisonniers de Tindouf. A noter qu'en août dernier, une représentante du Comité international pour les prisonniers de Tindouf (CIPT) avait rencontré, en marge des travaux de la sous commission des droits de l'homme, des responsables du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), avec lesquels elle a évoqué le sort tragique des prisonniers de guerre marocains détenus dans les camps algériens. La déléguée du CIPT, qui était accompagnée d'une délégation de Sahraouis ayant subi l'emprisonnement dans les geôles de Tindouf, s'est entretenue durant plus d'une heure au siège du CICR avec M. Balthasar Staehelin, délégué général de cette organisation pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Cette dernière intervention au profit de la libération des Marocains détenus sur le sol algérien, en violation de toutes les conventions internationales, devrait normalement pousser les autorités algériennes à reconsidérer leur attitude à l'égard de ce dossier. Il n'est plus possible pour Alger de nier la réalité.