Tel un scénario digne d'un film de Hollywood, le quotidien Al Khbar revient sur le conflit entre Aziz Rabbah, ministre de l'équipement et des transports et Mohamed Rabii Lakhlii, Directeur de l'ONCF, conflit qui a amené Rabbah à demander officiellement le limogeage du patron de l'office mais en vain. Le journal cite des sources selon lesquelles, Rabbah aspirait à placer quelqu'un de confiance à la tête de l'ONCF en raison de l'importance de ce secteur du point de vue syndical et électoral, et également eu égard de la valeur des contrats. Selon le journal, la tension entre les deux hommes remonte au mois de décembre dernier, quand Lakhlii a réussi à déjouer l'opération d'audit à laquelle Rabbah voulait soumettre l'ONCF, en prévision du limogeage du directeur général de son poste. A travers cette opération, le ministre entendait déceler les malversations que connaitrait l'office et déterminer les causes derrière le déraillement du train reliant Casablanca à Fès, à l'entrée de la gare « Zanata » à Mohammedia, un accident qui avait eu lieu le 27 Août 2014, et avait causé la collision d'un trains de passagers avec un train de marchandises, provoquant la mort d'un employé de chemin de fer et faisant 32 blessés parmi les passagers. A cette fin, et plus d'une année après l'accident, Rabbah a consacré un budget de 100 millions de centimes pour l'audit et chargé le bureau d'étude allemand « BLAUBEIGE », représenté par deux personnes respectivement de nationalité allemande et française, afin de commencer des réunions avec les responsables de l'ONCF, réunions consacrées à l'examen des dossiers qui devaient faire l'objet de l'audit. Suite à ces premières réunions, Lakhlii a adressé le 13 Janvier une lettre à Rabbah et aux départements gouvernementaux concernés, les informant que ces étrangers assignés par le bureau d'étude allemand n'ont rien à voir avec le secteur des chemins de fer, spécialises qu'ils sont dans la technologie de la télécommunication et partant, ne remplissent pas les critères requis afin de superviser l'audit demandé. Ajouter à cela le fait qu'une commission ministérielle comprenant également des représentants du ministère de l'équipement et des transport, avait été mise sur pied et avait déjà et présenté un rapport sur le sujet, ce qui a permis à Lakhlii de découvrir les manœuvres de Rabbah. Dans sa correspondance, Lakhlii indique avoir découvert que les représentants du bureau d'études allemand ont été accompagnés d'une personne appelée « J.S » qui est le directeur d'une société spécialisée dans la télécommunication « FUN KWERK Maroc », une branche marocaine de la société allemande « ERUNKWERK ALLEMANGE », actionnaire du bureau d'étude « ABEILLAGE » choisi par Rabbah pour cet audit de l'ONCF. Selon ces mêmes sources, l'ONCF a déjà déposé une plainte contre cette société au ministère de tutelle et au cabinet royal pour l'exclure des appels d'offres lancées par l'office. Lakhlii a également indiqué dans sa correspondance que la présence du représentant de la société de télécommunication au sein du comité responsable de l'audit, risque de ternir l'image de la réputation de l'ONCF, en plus du manque de professionnalisme des représentants du bureau d'études allemand qui sont loin d'être spécialisés dans les chemins de fer , ce qui montre la mauvaise foi derrière cette mission qui peut être effectuée par le bureau d'audit du ministère de l'Equipement et des transports, et le ministère des finances. Autant de facteurs qui ont poussé Lakhlii à demander de Rabbah, d'écarter le bureau d'études allemand et de retourner les dossier et les documents mis à sa disposition. Les même sources, ont souligné, selon Al Akhbar », que Aziz Rabbah n'a pas apprécié le correspondance de Lakhlii, et a chargé Mustapha Baba, son homme de confiance au sein du département, de choisir le bureau d'étude et d'assurer le suivi du dossier. D'emblée, Baba a commencé les hostilités contre Lakhlii, en divulguant des informations à partir du site géré par un membre du cabinet du ministre de la justice, Mustapha Ramid, et qui a publié l'information du limogeage de Lakhlii, une information qui finalement s'est avérée fausse.