Human Rights Watch (HRW) a dénoncé, mercredi, la situation des droits de l'homme en Algérie et son recours systématique, à maintes reprises en 2015, « à des arrestations arbitraires et à des poursuites à l'encontre de militants des droits humains et syndicaux » en Algérie. Dans son rapport annuel, l'organisation des droits de l'homme estime que « le gouvernement n'a toujours pas tenu ses promesses de 2011 d'introduire des réformes » et qu'il a « sévèrement porté atteinte aux droits humains ». Alger est ainsi montrée du doigt, notamment pour violation répétée du droit de manifester, les autorités ayant « continué à réprimer la liberté d'expression et les droits à la liberté d'association, de réunion et de manifestation pacifique ». HWR rappelle que plusieurs peines de prison ont été prononcées contre des militants qui avaient « participé à des manifestations pacifiques visant à soutenir des travailleurs au chômage », les tribunaux les ayant déclarés coupables « d'attroupement non autorisé ». Enfin, au sujet de la Loi sur la paix et la réconciliation nationale (qui date de 1999), HWR considère qu'elle a eu pour effet l'impunité des auteurs des crimes et violations des droits humains perpétrés pendant les années 1990. Cette loi, selon l'ONG, interdit toute approche critique des sécuritaires au pouvoir vu qu'elle « criminalise tout commentaire censé dénigrer les forces de sécurité ou les institutions étatiques pour leur conduite pendant le conflit politique des années 1990 », sachant que, comme le rappelle Human Rights Watch, « les forces étatiques ont commis des actes de torture, des disparitions forcées, des exécutions extrajudiciaires et autres exactions graves ».