L'organisation internationale de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch (HRW) a qualifié de "très grave" la situation des droits de l'Homme en Algérie, fustigeant particulièrement les restrictions imposées à la société civile et à la presse, et le silence entourant toute quête de vérité sur les violations des droits humains. "Sous état d'urgence depuis 1992", l'Algérie a "continué de connaître des violations généralisées des droits humains", a affirmé mercredi à Rabat le directeur adjoint, chargé de la division Moyen Orient et Afrique du Nord à HWR, M. Eric Goldstein, qualifiant de "très grave" la situation des droits de l'Homme dans ce pays. "Les ONG ne peuvent même pas tenir des réunions ou des ateliers dans les lieux publics", a-t-il déploré lors de la présentation du rapport mondial 2009 de HRW au cours d'un point de presse à Rabat, un événement "impossible à tenir" en Algérie, selon lui. Rappelant que le Maroc a vécu une "expérience encourageante" avec la reconnaissance des violations graves du passé, M. Goldstein a souligné qu'"en Algérie, on a interdit toute discussion sur le passé et c'est très grave". "C'est interdit de parler de la décennie noire. Les familles des disparus ne peuvent pas demander la vérité sur le sort de leurs proches", a-t-il insisté. Dans son rapport, l'Organisation internationale, basée à New York, dresse un tableau particulièrement sombre de la situation des droits de l'homme en Algérie, dénonçant "des restrictions sur la liberté des médias et d'assemblée", "des sévices infligés par la police aux personnes soupçonnées de terrorisme pendant les interrogatoires", ainsi que "l'impunité accordée aux membres des forces de sécurité et aux groupes armés pour les crimes passés".