Comic Republic, une des start-up africaines fondée par Jide Martins s'était donnée pour mission de fabriquer des super-héros capables de rivaliser avec Iron Man, Batman et Spiderman. « A l'université, j'ai commencé à me demander ce qui se passerait si Superman venait au Nigeria (…) Les gens essaient de sortir de la norme et de trouver de nouvelles aspirations (…) On n'a pas besoin d'être blanc pour sauver le monde », raconte M. Martins, dans son appartement-studio de création à Lagos, où une petite équipe de jeunes illustrateurs travaille consciencieusement. En 2013 il avait publié son premier numéro de bande dessinée : Guardian Prime, un héros en combinaison vert et blanc aux couleurs du drapeau nigérian. Selon le Monde, il est passé depuis à 100 lecteurs par numéro à environ 28.000 lecteurs.
Chaque numéro contient une trentaine de pages, n'existe qu'en version numérique et peut se télécharger gratuitement sur Internet. Des revenus sont générés grâce à la publicité et à des produits dérivés, comme des manuels d'information sur le paludisme reprenant les mêmes personnages. Roye Okupe a lui aussi créé son super-héros africain. Il est l'auteur d'E.X.O, la légende de Wale Williams, une BD dont l'intrigue se déroule à Lagoon City, sorte de Lagos du futur, ravagée par la corruption et prise d'assaut par des islamistes. Okupe a 30 ans et il a grandi dans la mégalopole nigériane de quelques 20 millions d'habitants. Il est aujourd'hui basé à Washington, aux Etats-Unis. Okupe estime que : « Si on avait sorti un super-héros nigérian il y a dix ans, je pense que personne n'y aurait prêté attention. Mais maintenant c'est une industrie qui a du succès, parce que les gens recherchent la diversité (…) Quand on commence à s'intéresser à d'autres identités, on devient de plus en plus réceptifs à ces nouvelles images représentées dans les bandes dessinées africaines». Les jeunes illustrateurs de Comic Republic, ont tous moins de 30 ans et espèrent eux aussi voir les personnages qu'ils créent prendre vie sur grand écran.