Le Secrétaire général du Parti de l'Istiqlal (PI), Nizar Baraka, a indiqué hier lors d'une rencontre-débat organisée par la fondation diplomatique que le modèle actuel de développement au Maroc a atteint ses limites et des ruptures majeures s'imposent selon une nouvelle vision à laquelle doivent impérativement adhérer les citoyens. Lors d'une rencontre-débat organisée par la Fondation diplomatique, Nizar Baraka a évoqué les lacunes du modèle actuel de développement, citant, à titre d'exemple, la baisse à 3% du taux de croissance et la création de 50.000 emplois nets annuels seulement, au moment où quelque 200.000 jeunes arrivent chaque année sur le marché de l'emploi. Evoquant les convictions de son parti pour le nouveau modèle de développement, l'ancien président du Conseil économique, social et environnemental a insisté sur le fait que le nouveau projet ne peut en aucune manière être uniquement économique ou social, mais plutôt un modèle de développement global qui intègre le politique, l'économique le social, le culturel et l'environnemental. Cela implique nécessairement qu'il y'ait un cap clair, un nouveau contrat social qui permettrait à toutes les forces vives de la nation, aussi bien de la majorité que de l'opposition, d'aller toutes dans le même sens et de réagir pour franchir le pas. Il a également mis l'accent sur la nécessité de passer d'une société basée sur l'intermédiation, les privilèges et l'économie de rente à une société de droit pour aller droit vers le citoyen dans le sens de mieux le servir, en lui permettant d'accéder automatiquement à tous ses droits. Au niveau de la gouvernance, il a déploré « le travail en silo » des différents départements, notant qu'il s'agit là d'un véritable problème de coordination et d'efficacité concernant l'action et la dépense publique. « Les dépenses en matière de lutte contre la pauvreté, à titre d'exemple, sont éparses et n'ont pas d'impact parce qu'elles ne sont pas ciblées et cohérentes. Il faut arriver à assurer plus de cohérence et de coordination dans les politiques publiques », a-t-il insisté. Par ailleurs, Nizar Baraka a également déploré que le Maroc investit énormément mais avec une faible rentabilité de ces investissements. Ainsi, il a fait savoir que le Parti de l'Istiqlal propose dans ce cadre un nouveau concept de « cohésion sociétale », consistant à agir ensemble dans une logique de réduction des inégalités de revenu, spatiales et entre les générations, afin de pouvoir préserver les intérêts des générations futures et donc intégrer la dimension du développement durable. A cet effet, il faut absolument renforcer la classe moyenne et l'élargir pour pouvoir assurer un développement beaucoup plus rapide basé sur une meilleure compétitivité, a-t-il ajouté. Pour rappel, dans un article précédent que nous avons publié le 24 août, le parti de Nizar Baraka était le seul parti, à cette date, qui a proposé sur son site web des axes du nouveau modèle de développement. En effet, l'Istiqlal avait présenté une vision globale dans le but de contribuer à l'élaboration du nouveau modèle de développement au Maroc. Cette vision est fondée sur la préservation de la sécurité spirituelle et l'unité territoriale et nationale en mettant l'accent sur les valeurs universelles de l'identité nationale.