Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes, dimanche matin, en Tunisie pour le premier tour de l'élection présidentielle anticipée, convoquée au lendemain du décès du Président Béji Caïd Essebsi. Sept millions d'électeurs tunisiens sont appelés aux urnes pour élire le nouveau président tunisien, même si le paysage politique tunisien actuel est considéré comme étant émietté. Hier, deux candidats à cette présidentielle, en l'occurrence Slim Riahi et Mohsen Marzouk, ont annoncé leur désistement en faveur de l'ancien ministre de la Défense, Abdelkarim Zbidi. Cette annonce a été faite sur les pages Facebook de l'ancien membre du gouvernement, Mohsen Marzouk et de l'homme d'affaires Slim Riahi, poursuivi en justice pour « blanchiment d'argent ». M. Marzouk a expliqué qu'il a pris cette décision « pour éviter que le pays ne tombe sous l'autorité des forces extrémistes et populistes ». Pour sa part, Slim Riahi en cavale en France a souligné qu'il se retirait « par réalisme ». « Par réalisme et devoir national, j'ai décidé de me retirer de la course en faveur de Abdelkarim Zbidi », a-t-il dit. Il a considéré que ses chances « ne sont pas suffisantes pour passer au second tour », compte tenu de son absence. Au moins 70.000 agents et cadres de la sécurité nationale ont été déployés dans les différentes régions du pays pour assurer le bon déroulement du vote pour l'élection présidentielle anticipée. D'après le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Hayouni, environ 48.000 agents, qui vont être déployés dans les centres de vote, les centres de collecte, les sièges centraux et bureaux régionaux de l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), seront chargés de la sécurisation des opérations de vote et de dépouillement, des personnalités présentes, des invités, des journalistes, des observateurs et aussi de tous les candidats en lice. Selon M. Hayouni, les agents de sécurité travailleront également en collaboration avec les forces armées s'agissant notamment du transport du matériel électoral aux différentes circonscriptions électorales. A cette occasion, quelque 12.000 observateurs sont présents. En effet, l'ISIE (Instance Supérieure Indépendante pour les Elections) a fait état de la présence d'observateurs représentant notamment la Ligue arabe, le parlement arabe, l'Union européenne et l'Institut EISA, ainsi que l'Union générale du Travail tunisienne (UGTT) et les organisations de la société civile « Aatid », « Mourakiboun » et « Ana Yakidh ». Parmi ces candidats figurent le chef du gouvernement et président du parti « Tahya Tounès », Youssef Chahed, le président de l'Assemblée des Représentants du Peuple, Abdelfattah Mourou, Ennahdha, et le propriétaire de la chaîne de télévision Nabil Karoui, incarcéré dans le cadre d'une enquête pour « blanchiment d'argent », ainsi que le président du parti « El Badil », Mehdi Jomaa. A noter que l'annonce des résultats préliminaires de l'élection présidentielle est prévue pour le mardi 17 septembre 2019 et ceux définitifs seront annoncés après expiration des recours, s'il y en a, le lundi 21 octobre. Quant aux dates du deuxième tour de l'élection présidentielle, elles seront fixées par une décision prise immédiatement après la proclamation des résultats définitifs du premier scrutin.