Après une réception royale et une rencontre avec les ministres des affaires étrangères et de l'intérieur, c'était au tour des chefs de partis de se réunir avec Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara. Cet échange qualifié de «franc» a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi à Rabat où les représentants des partis ont eu leur mot à dire à propos de la question du Sahara. Les menaces terroristes qui guettent la région sahélo-saharienne, le différend du Maroc avec son voisin algérien et la tant espérée concrétisation du Grand Maghreb sont les sujets qui ont fortement alimenté la rencontre de Christopher Ross avec les leaders des principaux partis marquant le paysage politique marocain. Le point commun entre toutes ces grandes questions est tout naturellement celui du conflit autour du Sahara. Les chefs de partis n'ont pas manqué d'insister à l'unanimité sur l'urgence de résoudre ce conflit dans les plus brefs délais en parvenant à une solution politique consensuelle à la question du Sahara, sous souveraineté marocaine. «Notre volonté est réelle de parvenir à une solution pacifique à même d'instaurer la paix dans la région», a insisté le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Salaheddine Mezouar, qui a noté par la même occasion que cette rencontre est une confirmation du choix du Maroc pour «œuvrer afin de trouver une solution politique consensuelle à ce différend, sur la base de la proposition d'autonomie». Par ailleurs, deux points demeurent sûrs pour les leaders des partis. Ce consensus ne serait pas sans permettre de faire davantage face aux menaces terroristes qui guettent la région du Sahel et il ne se fera pas sans la prise en considération de l'intégrité territoriale du Royaume. A ce titre, le secrétaire général du parti de l'Istiqlal, Hamid Chabat, a affirmé l'attachement des chefs de partis à la marocanité du Sahara. Ils ont également attribué à l'Algérie la responsabilité dans la perpétuation de ce différend artificiel qui dure depuis plus de trois décennies. «Je pense que M. Ross est persuadé que la question nationale est celle de tout un peuple, de toute une nation, que c'est une question de stabilité de la région et que le Polisario est désormais exploité par l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique dans le but de menacer la sécurité dans la région», conclut M. Chabat. Rejoignant les mêmes idées que les autres chefs de partis, Khalid Naciri, membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS), a sollicité Christopher Ross, étant médiateur, de «questionner l'Algérie et le «Polisario» sur leur non-adhésion à la recherche d'une solution politique consensuelle et aux efforts pour faire évoluer ce dossier». Quant au secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), Mustapha Bakkoury, il a saisi l'occasion de cette rencontre pour exhorter la communauté internationale à faire pression, par tous les moyens, sur l'Algérie en vue de parvenir à une solution pacifique et définitive du conflit, soulignant la nécessité d'œuvrer au plus vite pour le règlement de cette question en vue de renforcer le processus de développement au Maghreb. De la franchise, c'est ce qui a marqué les différents échanges de la nuit du mardi à mercredi derniers. Tout en réaffirmant le respect du Maroc aux résolutions de l'ONU, Abdelouahed Radi, premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), a pointé du doigt les pratiques au niveau de la Minurso et le contenu de ses rapports en relevant leur flagrant paradoxe avec les principes et les orientations générales du Conseil de sécurité de l'ONU. Somme toute, le conflit autour du Sahara n'a que trop duré et «le monde n'a aucun intérêt à créer un foyer de tension dans cette région» comme l'a souligné le secrétaire général par intérim du Mouvement populaire (MP), Said Ameskane. Une chose dont M. Ross est conscient.