Une mission recadrée Après un break qui aura duré de la mi-mai à fin octobre 2012, Christopher Ross est de retour dans la région nord-africaine. Un retour qui sera certainement marqué par un meilleur recadrage de sa mission, qui consiste, ni plus ni moins, à trouver une «solution politique mutuellement acceptable» au conflit artificiel qui prévaut depuis plus de trois décennies au Sahara. C'est en tout cas, ce qui lui ont clairement signifié, et à l'unanimité, les autorités et nombreuses personnalités marocaines qu'il a eu à rencontrer lors de son séjour à Rabat, rehaussé par une audience royale. SM le Roi Mohammed VI a en effet reçu, lundi au palais royal de Rabat, l'envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara. Christopher Ross, était arrivé samedi au Maroc pour une visite de travail, qui s'inscrit dans le cadre des efforts déployés pour relancer le processus visant à trouver une solution politique définitive et consensuelle au différend régional autour du Sahara marocain. Lors de cette audience royale, le Souverain a réaffirmé une nouvelle fois à l'émissaire onusien que le Maroc demeurait «engagé dans la recherche d'une issue à ce conflit artificiel (...) dans le cadre de la proposition marocaine de large autonomie, saluée par la communauté internationale comme sérieuse et crédible». SM le Roi a également réitéré «l'attachement constant» du royaume «à l'instauration de relations fraternelles et exemplaires avec l'Algérie», «préalable à l'édification d'un Maghreb uni» dans un environnement régional marqué notamment par la menace sécuritaire grandissante au Sahel. Pour sa part, et dans une déclaration à la presse à l'issue de cette audience, Christopher Ross a exprimé la volonté de l'ONU d'aider à parvenir «à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable». L'émissaire onusien a aussi réaffirmé sa volonté de favoriser la construction du Grand Maghreb, une solution qui, selon lui, «renforce la sécurité et la stabilité de l'Afrique du nord et dans la région du Sahel». Durant cette étape marocaine, Ross a eu aussi des entretiens avec le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Dine El Otmani, le ministre de l'Intérieur, Mohand Laenser et le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Charki Draiss. Même si le programme précis de la tournée de Christopher Ross n'a pas été divulgué, il est d'ores et déjà certain que son actuelle mission en Afrique du nord et en Europe s'achèvera le 15 novembre. Son périple sera également sanctionné par des conclusions qu'il présentera au Secrétaire général de l'ONU, suivies d'un rapport devant le Conseil de sécurité. Tout ceci «vers la fin de novembre», selon ses propres termes. Reste à espérer que ces conclusions et rapport reflètent une réelle volonté de l'émissaire onusien à parvenir à une véritable solution de ce conflit artificiel qui n'a que trop duré. Le Maroc étant jusqu'ici la seule partie ayant un plan de sortie crédible et raisonnable, Christopher Ross sera bien inspiré de demander à ses interlocuteurs algériens et leurs protégés d'accepter, à l'instar de la communauté internationale, le plan d'autonomie que Rabat a mis sur la table depuis belle lurette.