Dans le cadre de sa nouvelle tournée maghrébine, l'émissaire onusien pour le Sahara, Christopher Ross, est arrivé, samedi 27 juin, au Maroc. L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, est arrivé, samedi 27 juin, au Maroc dans le cadre d'une nouvelle tournée maghrébine, deuxième de son genre depuis sa nomination. A son arrivée à l'aéroport de Rabat-Salé, Christopher Ross a été accueilli par l'ambassadeur représentant permanent du Maroc à l'ONU, Mohamed Loulichki et l'ambassadeur directeur du protocole au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, Abdelouhab Bellouki. L'émissaire onusien devait rencontrer, hier dimanche, les responsables marocains. La nouvelle tournée de M. Ross ambitionne de rapprocher les positions des parties au conflit en vue de relancer le processus de négociation. Contacté par ALM, Mustapha Naïmi, professeur universitaire et membre du Conseil royal consultatif des affaires sahariennes (CORCAS), a indiqué que «la nouvelle tournée de l'envoyé personnel de l'ONU, Christopher Ross, revêt une importance capitale. La première tournée maghrébine de M. Ross était une visite de prospection et d'évaluation des acquis réalisés par l'ancien envoyé personnel de l'ONU, Peter van Walsum, alors que la visite d'aujourd'hui se rapporte à des volets techniques du dossier». La visite de M. Ross au Maroc comprend ainsi l'examen d'un certain nombre de points techniques du dossier du Sahara. «A l'ordre du jour de la visite de M. Ross au Maroc figurent l'examen des volets garanties internationales et analyses des dossiers. Concernant le premier point, M. Ross examinera avec les responsables marocains l'intervention d'un certain nombre d'Etats ayant la vocation de suivre le programme de négociation et assurer par leur présence le suivi de chacune des deux positions. Pour ce qui est du deuxième point, la visite comprend l'analyse des différents dossiers sectoriels afin de voir quelles sont les modalités qui peuvent permettre de réaliser un programme d'autonomie locale suffisamment crédible du point de vue international», a expliqué M. Naïmi. Selon ce membre du CORCAS, M. Ross préside une délégation composée de plusieurs membres de commissions onusiennes qui discuteront avec les diverses commissions des départements ministériels marocains des points techniques relatifs au dossier du Sahara. Avant d'arriver au Maroc, l'émissaire onusien s'était rendu à Alger, Tindouf et Nouakchott. Ainsi, M. Ross a entamé sa nouvelle visite maghrébine, mercredi 24 juin, par une rencontre avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Depuis Alger, l'émissaire onusien a affiché son optimisme quant à la possibilité d'une relance rapide des négociations sur l'avenir du territoire du Sahara en indiquant que la recherche du règlement du dossier du Sahara était sur le «bon chemin». Les entretiens ont porté sur tous les aspects du conflit. «Nous avons étudié la manière d'aller de l'avant dans les plus brefs délais et je suis optimiste quant à la possibilité de faire le premier pas vers la solution sans tarder», a précisé M. Ross à l'issue de sa rencontre avec les responsables algériens. Jeudi 25 juin, M. Ross a rencontré dans les camps des séquestrés à Tindouf le chef du Front séparatiste, Mohamed Abdelaziz. Une visite sans importance aucune, selon plusieurs observateurs qui affirment que le plus important a été dit à l'émissaire onusien à Alger. Christopher Ross s'est rendu par la suite à la capitale mauritanienne, Nouakchott. Le nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU avait entamé sa mission de médiateur dans le conflit artificiel à propos de la marocanité du Sahara, par une première tournée, février dernier. Une tournée qui a compris le Maroc, l'Algérie, Tindouf, Paris et Madrid. Les efforts de M. Ross ambitionnent de concilier entre les positions des parties en perspective d'un prochain round de négociations et de parvenir par la suite à une solution définitive du dossier. Une tâche qui s'avère lourde, vu la position du Polisario qui tient fermement à l'organisation d'un référendum d'autodétermination comprenant l'option de l'indépendance et la position de l'Algérie qui fait tout pour maintenir le statu quo dans la région et bloquer ainsi toute avancée vers une solution équitable. Le Maroc, pour sa part, a couronné ses efforts par l'élaboration d'un projet d'autonomie pour les provinces du Sud. Une offre qui a été saluée par les grandes puissances mais aussi par le Conseil de sécurité qui l'a qualifiée à maintes reprises de «sérieuse et crédible».