Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri, a affirmé, vendredi, que le Maroc déplore le fait que l'Algérie et le Polisario veulent ressusciter des schémas de solutions obsolètes et définitivement écartées. Le Maroc rejette définitivement l'option hypothétique du référendum. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri, a affirmé, vendredi 19 mars, que le Royaume rejette «la position rigide» et «non constructive» de l'Algérie et de sa création le Polisario qui conditionnent toute solution politique par la tenue d'un référendum à options multiples et extrêmes. Dans une déclaration à la MAP à l'issue de son entretien avec l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, le ministre a indiqué que le Maroc «déplore que les autres parties insistent pour ressusciter des schémas et des formules de solutions obsolètes et définitivement écartées». «Le Maroc a précisé à M. Ross que la logique du compromis impose à toutes les parties de se départir des options extrêmes, et, donc, pour le Maroc l'option hypothétique de l'indépendance est définitivement écartée», a-t-il souligné. L'initiative d'autonomie a «été conçue comme un cadre flexible et démocratique pour parvenir à une solution définitive à ce différend régional, dans le respect de la souveraineté du Royaume», a noté M. Fassi Fihri. Le chef de la diplomatie marocaine a fait observer que la position du Maroc a été exprimée à l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, par la plus haute autorité du Royaume, Sa Majesté le Roi Mohammed VI. «Le Souverain a, tout d'abord, réaffirmé l'engagement du Maroc, fort et sincère, en faveur d'une solution politique véritable et effective à ce différend régional», a souligné M. Fassi Fihri. Et d'ajouter que «à cette fin, le Maroc continuera à coopérer pleinement avec l'envoyé personnel Christopher Ross pour la mise en œuvre des nouvelles directives contenues dans les récentes résolutions du Conseil de sécurité, fondatrices du processus politique en cours». Le ministre a affirmé qu'il s'agit de six principes et paramètres fondamentaux et précis. «D'abord, il y a l'urgence à surmonter l'impasse actuelle et à mettre fin au statu quo préjudiciable pour la région du Maghreb. Ensuite, le Conseil de sécurité relève le rôle et la responsabilité des parties dans la recherche de la solution. Celles-ci se doivent d'être, dorénavant, les initiatrices et les promotrices de la solution. De même, le Conseil souligne l'obligation pour toutes parties de coopérer non seulement avec les Nations Unies, mais aussi les unes avec les autres pour progresser vers une solution durable. Cette directive appelle, donc, le Maroc et l'Algérie à travailler ensemble et au niveau bilatéral sur cette question», a expliqué M. Fassi Fihri. Le ministre a expliqué, en outre, que «la négociation est la démarche privilégiée, par le Conseil, pour le règlement du différend». La négociation devrait être, selon la même source, «de bonne foi, sans condition préalable, intense, substantielle, basée sur le réalisme et l'esprit de compromis et tenir compte des efforts déployés par le Maroc depuis 2006, loin de toute maœuvre, surenchère ou provocation». La finalité du processus, a affirmé M. Fassi Fihri, «est de parvenir à une solution mutuellement acceptable, conformément à la logique de compromis et, donc, d'une 3ème voie». Enfin, il est question de «l'autodétermination comme principe général à mettre en œuvre, dans son acception réelle, diversifiée, moderne et surtout sans exclusive». Christopher Ross a souligné, pour sa part, lors d'un point de presse à l'issue de son entretien avec Taïeb Fassi Fihri, que la bonne volonté des parties est la voie pour résoudre le conflit du Sahara. «C'est mon intime conviction que grâce à la bonne volonté de chacun, nous parviendrons à résoudre cette question qui pèse sur la région depuis 35 ans», a affirmé le diplomate américain lors du point de presse. «Je viens d'achever une série de discussions au Maroc sur les prochaines étapes dans la recherche d'un règlement politique de la question du Sahara basé sur les résolutions du Conseil de sécurité», a-t-il indiqué. L'émissaire onusien n'a pas manqué d'exprimer, à cette occasion, sa profonde gratitude à SM le Roi Mohammed VI pour l'audience que lui a accordée à Tétouan, faisant part des entretiens qu'il a eus avec les responsables marocains portant notamment sur «les questions de fond et les mesures de confiance». Christopher Ross, a entamé, samedi 20 mars, une visite dans les camps de Tindouf. Dès son arrivée à Tindouf, Christopher Ross s'est entretenu avec le négociateur en chef du front séparatiste Mahfoud Ali Beiba et devait rencontrer, hier dimanche, le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz. Après Rabat et Tindouf, l'émissaire onusien devra se rendre à Nouakchott et Alger dans le cadre de ses consultations. Les six conditions du Maroc 1. Surmonter l'impasse 2. Relever la responsabilité des parties 3. Obliger les parties à coopérer 4. Opter pour la négociation 5. Privilégier la foi sur la surenchère 6. Parvenir à une solution mutuellement acceptable Ross s'entretient avec Biadillah, Mansouri et Ould Errachid Le président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, s'est entretenu, vendredi 19 mars, à Rabat, avec Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara. Cet entretien s'est déroulé en présence notamment de l'ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, Mohamed Loulichki, et des proches collaborateurs de M. Ross. L'émissaire onusien s'est également entretenu avec le président de la Chambre des représentants, Mustapha Mansouri. Dans une déclaration à la MAP à l'issue de cette entrevue, M. Mansouri a indiqué avoir réitéré à M. Ross l'attachement du Maroc, Roi, gouvernement et peuple, à l'intégrité territoriale du Royaume, . Pour sa part, le président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas), Khelli-Henna Ould Errachid, a eu lui aussi des entretiens, vendredi, avec M. Ross. Cet entretien s'est déroulé en présence notamment de Mohamed Loulichki et du secrétaire général du Corcas, Maouelainin Ben Khalihanna Maouelainin.