Des médecins libéraux bientôt dans le secteur public. En effet, le ministre de la santé, Lhoussaine Louardi se prépare à autoriser les praticiens du privé qu'ils soient médecins généralistes, spécialistes, chirurgiens, chirurgiens-dentistes ou encore pharmaciens à exercer dans les hôpitaux publics. Cette mesure vient pour faire face au manque chronique de ressources humaines que connaît le Maroc où on compte aujourd'hui à peine 4 médecins pour 10.000 habitants au niveau national. ALM avait déjà annoncé le recours aux médecins du privé en mars dernier (édition du 15-03-2012). A l'époque, le ministre de la santé avait profité de la généralisation du Ramed (Régime d'assistance médicale aux économiquement démunis) pour annoncer l'élaboration d'un projet de décret autorisant les libéraux à exercer dans les structures publiques. Aujourd'hui, le décret est fin prêt et devra être bientôt discuté dans le cadre d'un Conseil de gouvernement. Dans le détail, le décret donne au ministre de tutelle le pouvoir de recruter par le biais de contrats à durée déterminée (CDD) des médecins généralistes ou spécialistes. Ces derniers seront appelés à exercer pour des durées bien déterminées dans des régions qui connaissent une insuffisance de ressources humaines ou un manque de compétences dans certaines spécialités. M. Louardi a justifié ce recours par la réticence de plus en plus importante des médecins jeunes à embrasser une carrière dans le secteur public de peur d'être affectés dans des régions reculées ou enclavées. C'est pour cette raison d'ailleurs que les recrutements des médecins privés se feront selon le besoin des régions bien précises. Des CDD de 11 mois renouvelables trois fois maximum seront proposés aux médecins recrutés à l'issue d'un appel à candidature lancé par le département de la santé. Pour être retenus, les candidats devront être inscrits dans l'Ordre national des médecins. Ceux qui auraient déjà écopé de sanctions disciplinaires de la part de l'Ordre ou condamnés par les tribunaux du Royaume seront disqualifiés. Les praticiens contractuels devront bien évidemment se conformer aux règlements qui régissent les hôpitaux publics. Ils seront tenus de pratiquer les fonctions qui leur seront fixées dans les contrats, selon les normes en vigueur et les règles imposées à leurs collègues du secteur public. Sur le plan des indemnités, le décret prévoit un salaire mensuel maximum de 7.143 dirhams. Ce salaire comprend pour les consultations médicales une indemnité de 286 dirhams pour chaque durée de travail de 4 heures. Pour les opérations chirurgicales, les indemnités seront déterminées selon le même barème en vigueur actuellement dans le secteur public. Cette procédure sera appliquée également pour la rémunération des médecins ayant assuré des permanences. Il faut préciser enfin que la mise en œuvre de ce décret sera pilotée par le ministre délégué chargé du Budget, le ministre délégué chargé de la fonction publique et la modernisation de l'administration ainsi que le ministre de la santé.