On a coutume de dire lorsque l'on parle de notre jeunesse qu'elle est en manque d'encadrement, ce qui est vrai tant l'école, les associations, les syndicats, les partis… le font peu ou mal. Toujours est-il que depuis une douzaine d'années – ce qui correspond à l'arrivée sur le Trône de SM Mohammed VI – la jeunesse a investi de nouveaux espaces d'expression, de nouveaux «mouvements» de création, et cela a été particulièrement vrai dans le domaine culturel et artistique : Le Boul'vard, Dabateatr, l'Impro, etc. Dans le domaine associatif une petite (r)évolution) a commencé à se faire lorsque les jeunes des quartiers populaires se sont pris en main et ont créé de petites associations locales, au plus près de la jeunesse, sur le terrain, multipliant activités de proximité et de sensibilisation. Pour avoir participé largement à cette movida associative je peux témoigner que l'autorité n'a aucunement entravé cette rupture avec le statu quo, mais que les embûches sont bel et bien venues notamment des élus et de certains membres éminents de la fameuse «société civile» craignant de voir piétinées ce qu'ils considéraient comme leurs plates-bandes. Mais ce qui est fait est fait et les jeunes aujourd'hui agissent, sur les réseaux sociaux à l'heure actuelle foisonnent les Groupes qui, enfin, débouchent sur la création effective d'associations, de mouvements sur le terrain. Le dernier exemple en est la création de l' AIEM (Association internationale des étudiants marocains), née sur Facebook qui a tenu son AG il y a quelques jours et dont le domaine d'action sera tourné vers celui crucial qu'est notre système éducatif. Rodés aux techniques de communication ils ont lancé une vidéo fixant un rendez-vous sur le terrain, le 25 août, sans pour l'instant dévoiler le contenu. L'autre exemple est celui du mouvement Maroc+, né sur la Toile en février dernier, il a très vite concrétisé son existence dans la «vraie vie», utilisant avec intelligence «l'image», il communique avec les jeunes par le biais de vidéos et de clips, il y a quelques jours il a lancé un questionnaire envers ses 1.300 adhérents, leur demandant ce qu'ils attendaient d'un tel Mouvement. La lecture des réponses m'a conforté dans l'idée que notre jeunesse sait ce qu'elle veut et où elle veut aller. Ce n'est pas la «révolution» qu'elle cherche, ce n'est pas les larmes et le sang, elle a conscience de vivre dans un pays qui fait l'exception, avec bien sûr toutes ses difficultés, ses manques, ses retards… elle sait que le Maroc est en mutation et qu'il faut du temps pour parvenir à ce à quoi ils aspirent : plus de justice sociale, égalité des chances, un espace d'expression et de liberté conforme aux attentes des nouvelles générations. La réflexion d'une jeune fille sur ce Groupe m'a marqué, elle dit : «J'attends qu'on encourage les jeunes à s'exprimer davantage, à vaincre leur peur de se montrer, à prendre des décisions dans leur vie…». Alors Maroc+ si vous savez répondre à ce besoin, si vous lui apportez une voie et une voix, vous mériterez le nom de Mouvement de jeunesse. C'est une mission d'intérêt général !