Avec un taux de chômage de 20% dans le milieu urbain, la coalition gouvernementale aura du mal à rétablir la confiance. En dehors des recettes exceptionnelles (2ème licence GSM, chèque de Vivendi…) et le financement continu du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, le bilan économique du gouvernement d'alternance est loin de satisfaire ni les milieux économiques ni les couches populaires. Les chiffres le prouvent. Le taux de chômage atteint les 20 % en milieu urbain, alors que dans les zones rurales, celui-ci se situe autour de 13 %. Des indicateurs qui fragilisent le bilan de la coalition gouvernementale. Puisque de par le monde, les programmes électoraux tissent leurs discours autour des mesures qui seront prises en vue de réduire le taux de chômage. Rationalisation des dépenses, réductions des budgets de fonctionnement et créations d'emplois, ont été les maîtres-mots des « programmes d'actions » de nos gouvernants. Comment se justifie dès lors ce bilan alors que les attentes populaires ont été et restent immenses. Peut-on parler de déception à ce niveau ? Après quatre ans, cela ne fait aucun doute. La pauvreté continue d'augmenter, alors que la majorité gouvernementale défendait l'idée d'une justice sociale, qui passe par une inévitable répartition des richesses (rappelez-vous les termes fétiches de Oualalou, quand il était dans les rangs de l'opposition…). Auprès des opérateurs économiques, on parle de manque de courage politique pour introduire les véritables réformes. Pendant toute cette période d'alternance, l'orthodoxie en matière d'économie a toujours été de mise. Comme si le seul souci de l'argentier du Royaume a été de maintenir les équilibres fondamentaux, unique moyen, selon lui de garantir la croissance. Les lois de Finances se sont succédées sans pour autant être ni innovatrices ni convaincantes. La relance économique, telle qu'elle a été projetée par M. Oualalou n'a pas été au rendez-vous. L'approche du trésorier du Royaume a été d'ailleurs sévèrement critiquée par les analystes et les conjoncturistes. Pour ces derniers, la phase par laquelle passe le pays nécessite une rupture dans la gestion des affaires économiques. Pour plusieurs d'entre eux, il fallait opérer un glissement au niveau des dépenses publiques.