Après Eqdom, la suspension de la valeur Ciments du Maroc de la place boursière n'a fait l'objet d'aucune explication ni de l'entreprise ni du CDVM. Le déficit de communication revient au-devant de la scène. L'annonce officielle par l'Etat-major de Ciments du Maroc, lors de sa dernière sortie publique, de mener une offre de rachat de ses propres actions au prix de 823 DH l'action constitue sans aucun doute l'événement de la semaine. A en juger par les propos de plusieurs analystes de la place, l'objectif de ce projet de rachat des actions demeure, pour le moment, très peu clair. Celui-ci porte sur un maximum de 9,5 % du capital social. Cette annonce, il faut le rappeler, intervient dans un contexte où la valeur Ciments du Maroc a été suspendue du 8 au 12 février. Cette suspension n'a fait pourtant l'objet d'aucun communiqué, ni de la part de la société concernée, ni de la part du gendarme du marché le CDVM. Un silence qui remet sur le tapis le déficit de communication qui règne auprès des opérateurs institutionnels du marché et des entreprises. Ce déficit, il faut le reconnaître, risque de donner une image floue de la situation du marché. C'est simple, pour amener les investisseurs à s'intéresser davantage à la place boursière de Casablanca, il faut leur donner d'abord les moyens d'avoir une visibilité claire sur le marché. Cette démarche doit se traduire par une stratégie de communication financière régulière de la part de tous les intervenants de la place, quel que soit le cas de figure : privatisation, cession, augmentation de capital ou émission obligataire. L'entreprise qui enclenche une opération de ce genre doit au préalable informer ses banquiers, ses fournisseurs et ses clients, sur ses résultats, sa situation de trésorerie et ses perspectives de développement, soulignent des spécialistes qui reconnaissent le déficit de communication à ce niveau. Pour le cas des Ciments du Maroc, aucune explication n'a été donnée aujourd'hui aux investisseurs sur les raisons de sa suspension de la place. Si le déficit de communication est sévèrement critiqué par l'ensemble des acteurs concernés, rien n'est fait pour le moment pour combler cette lacune. Et c'est la bourse qui en prend un coup sévère pour son image de marque. Celle-ci, après une légère amélioration des deux indices de la place, les deux dernières séances, elle a accusé encore une fois un recul notable. Mercredi 13 février, le MASI lâche 0,07 % à 3629,68 points, et le MADEX enregistre un recul de 0,08% à 2757 point. Avec un total volume d'échanges de moins de 25 millions de DH, la bourse de Casablanca n'arrive toujours pas à décoller.