L'annonce de l'éventuelle acquisition d'une partie de la société de crédit à la consommation par la Société Générale au prix de 800 DH l'action a entraîné la colère des petits porteurs qui se sentent lésés. Réactions à chaud des acteurs concernés. La vente des 44,47 % du capital d'Eqdom par le groupe ONA, via sa filiale SNI et Axa Assurances Maroc, à la Société Générale, retient l'attention de toute la communauté boursière de la place Casablancaise. Les responsables des deux sociétés ont déclaré vendredi dernier que la transaction ne pourra se concrétiser qu'après l'accord du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM). L'état-major du gendarme du marché doit délivrer une dérogation pour réaliser l'opération à un cours de 800 DH l'action. Ce cours, rappelons-le, a été fixé, d'un accord commun entre les deux partis, sur la base d'une évaluation de la société de crédit à la consommation Eqdom. Il dépasse ainsi le cours auquel se traite actuellement le titre Eqdom de 21,39 %. Dans le cas échéant, la loi 93 portant sur la réforme des marchés financiers précise que toute opération qui porte sur plus de 5% du capital d'une société cotée en bourse peut être réalisée à un prix égal au cours traité sur la place à la veille du jour de la transaction, soit plus ou moins de 10% du prix de l'action. Toutefois, le CDVM peut donner sur demande des deux partis, l'acheteur et le vendeur, son accord pour passer l'opération au prix sur lequel elles se sont entendus. À en croire les propos de quelques responsables des sociétés de bourse de la place, plusieurs petits porteurs se sentent lésés et souhaitent pouvoir, eux aussi, bénéficier de l'opération. Ils se demandent aujourd'hui, pourquoi ne peuvent-ils pas vendre leurs actions au même prix, soit 800 DH. «Si elle vaut ce qu'elle vaut, l'action Eqdom doit pouvoir se négocier à ce prix sur le marché», est-il ajouté . Certains petits porteurs menacent même de porter plainte contre le CDVM au cas où il accordera cette dérogation. Mais c'est oublier que plusieurs actions cotées à la place casablancaise se négocient avec des décotes plus ou moins importantes, suivant le cas, par rapport à leurs valeurs réelles. C'est un marché où les cours sont déterminés, en fonction de la demande et de l'offre. Contactés par nos soins, les responsables du conseil déontologique des valeurs mobilières précisent de prime abord que les deux parties n'ont pas demandé cette dérogation. Du moins pour le moment. Toutefois, s'ils en font la demande, le CDVM se prononcera sur la base des particularités de l'opération. Rappelons que dans le passé, des opérations similaires ont bénéficié de cette dérogation. Il s'agit notamment de la cession par l'Etat de sa participation dans le capital de Fertima à des investisseurs pour un cours d'action qui dépassait de loin le prix coté la veille de la transaction. Tout en confirmant la réaction des petits porteurs, l'ONA indique que c'est la Société Générale qui a décidé des modalités de l'acquisition d'Eqdom. Et de poursuivre que lors de l'annonce de la transaction, les acquéreurs ont bien précisé qu'ils ne comptent pas maintenir le cours». Quant à la SGMB, filiale marocaine de la Société Générale, ses responsables reviennent eux aussi sur les raisons du non-maintien du cours qui s'inscrit dans le cadre de l'accord passé entre les deux parties portant sur «la garantie de passif».