Après plusieurs mois de spéculations, les informations portant sur des négociations engagées entre Ciment de l'Atlas, filiale du groupe Addoha et le groupe Ciment du Maroc, en vue d'engager un partenariat capitalistique entre les deux entités, se confirment. Le PDG du groupe Ciment du Maroc, Mohamed Chaïbi, a reconnu l'existence de ces pourparlers, hier 12 avril à l'occasion de la présentation des résultats 2009 du cimentier. Mais il a tenu à préciser que «rien n'est encore concrétisé. Suite à la décision de notre Conseil d'administration, en mars 2009, de sortir de notre zone historique pour saisir des opportunités au nord de Marrakech, je confirme qu'il y a un rapprochement à l'étude avec Ciment de l'Atlas. Mais je pèse bien mes mots, c'est encore à l'étude», a-t-il expliqué à l'audience. Les déclarations de Chaïbi ont déçu la communauté des traders et analystes financiers. Eux qui attendaient que le PDG de Ciment du Maroc leur annonce la conclusion du deal une bonne fois pour toutes. D'autant plus, que des informations ont filtré le jour de la présentation des résultats de Ciment du Maroc annonçant que le deal est bel et bien signé. Il était même prévu que la séance de présentation des résultats serait aussi celle de l'annonce du partenariat Groupe Addoha/Groupe Ciment du Maroc. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y aura pas de cession d'actions «pure et simple» de la part de l'une ou l'autre des parties prenantes, si bien sûr le deal finit par être conclu. Chaïbi a tenu à préciser que l'éventuelle prise de participation dans Ciment de l'Atlas se fera par échange d'actions avec le groupe Addoha. En d'autres termes, il s'agirait d'une «participation croisée», comme l'a bien précisé Chaïbi, où chacune des deux parties recevra en guise de contrepartie une part du capital de l'autre. L'éventuelle prise de participation dans Ciment de l'Atlas se fera par échange d'actions avec le groupe Addoha. La part des 50% de Ciment de l'Atlas est confirmée par des sources concordantes au sein du marché. Mais rien ne filtre encore sur la part du capital que donnera Ciment du Maroc en échange. D'ailleurs, le PDG de Ciment du Maroc a laissé toutes les éventualités ouvertes par rapport à son programme de développement. «Rien n'est figé. Le développement de nos activités se fera soit via des projets développés en Greenfield (à partir de zéro ndlr.) comme c'est le cas pour l'usine d'Aït Baha, soit par le biais d'un partenariat avec des opérateurs existants», et c'est là qu'il a évoqué l'éventualité de s'allier à Ciment de l'Atlas. Ceci dit, Chaïbi laisse régner le suspens en parlant d'études géologiques réalisées dans toutes les zones concernées par le développement, à savoir le nord de Tanger. «Nous avons identifié plusieurs terrains propices à la réalisation d'une nouvelle cimenterie. Mais je ne peux naturellement pas dévoiler l'emplacement de ces terrains», précise-t-il. En dépit de ces déclarations, la communauté des analystes financiers demeure convaincue que l'annonce du partenariat Ciment du Maroc/Ciment de l'Atlas ne serait qu'une question de temps. Reste à savoir si l'annonce officielle du deal, si deal il y a, se fera avant le démarrage de la première unité de Ciment de l'Atlas située dans la région de Ben Ahmed. Cette cimenterie produira son premier sac de ciment le 24 avril prochain, comme cela avait déjà été annoncé. La deuxième unité prévue dans la région de Beni Mellal démarrera son activité en décembre prochain. A noter que l'investissement prévu pour les deux cimenteries est de 2,5 milliards de DH chacune. Souss La cimenterie d'Aït Baha pour juillet prochain En parallèle à la réflexion liée au développement au nord de Marrakech, le groupe Ciment du Maroc a toujours le chantier de l'usine d'Aït Baha à finaliser. Mohamed Chaïbi promet de lancer l'ensemble des composantes de cette cimenterie en juillet prochain. La cimenterie d'Aït Baha abritera, selon le management de Ciment du Maroc, le plus grand four de cimenterie au Maroc avec une capacité de 5.000 tonnes/jour. L'unité sera dotée d'une capacité de production de 2,21 millions de tonnes par. Elle a mobilisé un investissement de 3,5 milliards de DH dont 2 milliards issus d'un financement bancaire mobilisé auprès d'un consortium de cinq banques (AWB comme chef de file, BCP, BMCE Bank, BMCI, Crédit du Maroc). «Compte tenu de l'augmentation de notre capacité d'autofinancement. Il est fort probable que nous n'ayons pas besoin de toute cette somme», précise le PDG de Ciment du Maroc. Interrogé par rapport à la déclaration du Groupe Lafarge annonçant sa volonté de s'implanter dans le Souss, Chaïbi a rétorqué : «si quelqu'un veut s'implanter sur mon marché, j'envisagerai de m'implanter sur le sien. Chacun de nous fera tout pour préserver sa part de marché, qui constitue l'élément le plus stratégique dans notre métier», explique-t-il. Côté prix, Chaïbi affirme qu'il n'y a pas de changements prévus cette année au niveau du prix de vente au client final. «Il faut distinguer entre la baisse des tarifs et celle des prix de vente», note-t-il.