La première édition du Plastexpo à Casablanca a permis aux opérateurs du secteur de faire le point sur l'évolution du processus de mise à niveau. Beaucoup de chemin reste à parcourir. Longtemps attendue par les professionnels, la première édition du ‘'Salon Plas-texpo'', dont le coup d'envoi a été donné le mercredi 13 février à Casablanca intervient au moment où le secteur de la plasturgie vit une profonde mutation au niveau de tous les segments. Concurrence oblige, les professionnels sont conscients de la nécessité de franchir le cap de la mise à niveau. Auprès l'Association Marocaine de la Plasturgie, on indique que la concurrence internationale impose une mise à niveau globale du secteur. Cela va de la modernisation des équipements à l'amélioration de ses structures et la formation. Les enjeux sont stratégiques pour ce secteur à forte valeur ajoutée. Que l'on le veuille ou pas, la compétitivité n'est plus un choix. Qu'ils soient nationaux ou étrangers, les 101 exposants qui ont pris part au Plastexpo proposent tous des solutions répondant aux besoins des structures aussi bien les grands comptes que les PME-PMI. Selon les chiffres officiels, 314 entreprises opèrent dans les activités manufacturières de plasturgie, de caoutchouc et de composites. Elles représentent 4,6 % du tissu industriel national. Lesdites activités assurent une production annuelle de 4,1 milliards de DH et génèrent près de 14139 emplois permanents. La consommation nationale moy-enne par habitant de matières plastiques avoisine 9 kg, contre 17 kgs pour la Tunisie et 82 kgs pour la France. Le gap à gagner est énorme pour ce secteur à fort potentiel de développement. En matière d'approvisionnement des matières premières, la quasi-totalité des opérateurs locaux s'approvisionne du Koweït, de la Libye et de l'Arabie Saoudite. Ce choix n'est pas fortuit, explique Hassan Issiali, directeur général de Tizi Plast. « Contrairement à la France, les accords signés entre le Maroc et ses trois pays permettent en effet aux opérateurs de bénéficier des mesures encourageantes de dédou-anement notamment au niveau des prix». Pour M. Issiali, il s'agit là d'une tendance lourde. Par ailleurs, les professionnels mettent le doigt sur un phénomène qui prend une ampleur et qui risque de remettre en question le professionnalisme de tout un secteur. Il s'agit bel et bien du recours de certains opérateurs aux produits recyclés au lieu des matières premières vierges dans leur processus de production. Dans d'autres pays tels que l'Allemagne, l'utilisation des produits recyclés sert à d'autres fins notamment dans les sachets poubelles. Pour l'heure, le recours à ces produits est fréquent voire systématique par les entreprises de mauvaise foi, soulignent plusieurs opérateurs qui souffrent de cette concurrence déloyale.