«Un parti où il n‘y a pas de frictions ni de débat entre les militants n'est pas un parti. Ces échanges parfois houleux sont tout à fait normaux avant un événement aussi important que le congrès national». L'Istiqlal débordé par le temps. Le parti accuse un retard dans l'organisation de ses congrès provinciaux, étape primordiale avant le congrès national. Un doute commence donc à planer sur le prochain congrès national prévu dans quelques semaines. Pourtant, les responsables se veulent encore rassurants. «Les préparatifs avancent normalement. Nous avons déjà organisé 30 congrès provinciaux sur les 82 prévus», affirme ce dirigeant istiqlalien. Autrement, pas moins de 42 congrès restent encore à organiser. Pour avancer plus vite, les responsables du parti accélèrent le rythme des congrès. «Nous avons décidé d'étaler les congrès provinciaux sur tous les jours de la semaine. La situation est sous contrôle et nous allons tout faire pour organiser le congrès dans les délais. Car l'Istiqlal ne peut pas se permettre d'altérer sa crédibilité en reportant son congrès national», poursuit le même dirigeant. Mais la tâche s'annonce très difficile pour le parti de la balance. Des tensions et des frictions entre les militants ont émaillé plusieurs congrès. Ce fut le cas notamment à Marrakech et à Kénitra. Mais encore une fois, les leaders de l'Istiqlal tiennent un discours rassurant face à l'ampleur des divergences au sein du parti. «Un parti où il n‘y a pas de frictions ni de débat entre les militants n'est pas un parti. Ces échanges parfois houleux sont tout à fait normaux avant un événement aussi important que le congrès national», explique ce membre du comité exécutif. Et de poursuivre : «Tous les militants veulent se positionner en perspective du congrès. Il ne faut pas oublier que l'istiqlal va élire un nouveau secrétaire général mais également renouveler toutes ses instances décisionnelles». La course s'annonce, en effet, très serrée notamment au comité exécutif. Le parti de la balance avait pris la décision de réserver un quota de 30% des sièges de cet organe aux femmes et 20% aux jeunes. Les sièges du comité exécutif, étant très prisés, les ténors du parti devront tout faire pour assurer une place dans ce comité. Par ailleurs, Abdelouahed El Fassi semble bien parti pour succéder à Abbas El Fassi au poste de secrétaire général de l'Istiqlal même si ses opposants au sein du parti n'ont pas encore dit leur dernier mot. Hamid Chabat fut l'un des rares responsables du parti à s'opposer ouvertement à la candidature du fils de la figure istiqlalienne Allal El Fassi. Mais les dirigeants disent que rien n'est encore joué. Pour ce dernier, les candidats potentiels attendent le bon moment pour officialiser leurs candidatures. Si les istiqlaliens veulent entretenir le suspense jusqu'au bout sur l'identité de leur nouveau leader, une chose est cependant sûre, le déroulement des prochains congrès permettra à l'opinion publique mais également aux candidats au secrétariat général d'y voir plus clair.