Le Parti de l'Istiqlal a entamé la dernière ligne droite dans la perspective de la tenue de son XIV ème congrès national, du 28 au 30 mars 2003. Quelques innovations caractérisent le projet d'amendement des statuts. La commission préparatoire du congrès des istiqlaliens travaille d'arrache pieds. Présidée par M. Abdelhak Tazi, membre du Comité exécutif, elle multiplie les réunions pour réunir les conditions de réussite du grand rassemblement de près de 4000 congressistes. 15 rapports sont en cours de confection et seront transmis, les 16 et 17 février, aux sections du Parti. Ils serviront de plate-forme de discussion et seront l'objet d'amendements de la part des militants de base. Les 4000 congressistes seront répartis sur l'ensemble du Royaume sur la base des 250 000 cartes du Parti, remises aux militants avant les délais fixés au mois de décembre dernier. Les retardataires n'auront pas droit au chapitre du congrès, mais pourront contribuer au débat. Le nombre de congressistes régionaux sera fixé selon des critères précis, qui tiennent compte de trois données, nous déclare M. Abdelhak Tazi. Il sera fonction «du nombre d'habitants de la préfecture, des résultats locaux du Parti aux dernières législatives et du nombre d'adhérents », poursuit le président de la commission préparatoire du congrès. Le nombre de congressistes a été revu à la baisse. 5 600 délégués avaient participé au XIII ème congrès, en février 1998. « La tendance, au niveau mondial, est à la réduction du nombre de participants. Nous essayons de procéder à des réductions graduelles. Car, le Parti de l'Istiqlal a ses traditions » qui veulent qu'à sa fête politique soit associé un nombre considérable de militants. La tendance est aussi à la baisse au niveau du nombre des membres du Conseil national. Actuellement, ils sont 750 responsables qui y siègent. Ils seront ramenés à 500. La nouveauté est que tous les membres de cette instance seront élus par les congrès régionaux. Jusqu'à présent, le tiers était désigné par le Congrès sur proposition du Comité exécutif, par le biais de la commission des candidatures et des mandats. Ce qui laissait une marge de manœuvre au Comité exécutif de placer les siens et, parfois, des responsables qui n'ont pu obtenir la confiance de la base. Le Comité exécutif n'aura plus droit à quelque 250 noms par lesquels il étoffait le Conseil national. Cela servait plus à conforter certaines positions de la direction, tout en faisant « plaisir » à certains militants en mal de représentativité. Abdelhak Tazi place cette innovation dans le cadre du « renforcement de la décentralisation et de la démocratisation des instances élues». Le nouveau système permet, en effet, l'accès de potentialités émergentes à la direction du Parti. Désormais, il n'y aura plus de passerelle illégale et l'ouverture de cette instance n'est plus entravée. A condition que la transparence démocratique soit au rendez-vous, lors de la tenue des congrès locaux. Par contre, sur le plan quantitatif, les autres instances dirigeantes ne connaîtront pas de changement. Le Comité central continuera à siéger avec ses 60 membres et le Comité exécutif avec ses 19 dirigeants, y compris le secrétaire général. Autre innovation ismaïlienne, le quota de représentation de la femme, dans les structures partisanes, passera de 10 à 20%. Au moins une quatrième femme viendra renforcer la présence féminine au sein de l'instance dirigeante du Parti. Elles sont trois à y siéger (Malika Assimi, Bennani Smirès et Naîma Khaldoun). Les observateurs s'attendent à de légers changements au niveau des personnes au niveau du Comité exécutif. Par contre, le Conseil national serait amené à se rajeunir. Quant à M. Abbas El Fassi, en dépit de certaines contestations, il ne risque pas de perdre son fauteuil de patron du Parti.