Le Parti de l'Istiqlal a décidé le report de son 15ème congrès national après les élections de 2007. Les istiqlaliens évoquent des "raisons objectives" pour ce report et tiennent un congrès extraordinaire le 11 janvier prochain. La polémique autour de la date de la tenue du 15ème congrès national du Parti de l'Istiqlal a été tranchée par le conseil national de la formation de Abbas El Fassi, réuni ce week-end à Rabat. Les istiqlaliens ont ainsi décidé de repousser la tenue de ce congrès après les élections de 2007 suite à un vote, à l'écrasante majorité, impliquant les quelque 500 membres de l'instance législative du parti. Contrairement à toutes les attentes, aucun membre de cette instance n'a voté contre cette décision alors que, quelques jours auparavant, un mailing appelait les membres du conseil national à barrer la route à une telle éventualité. Les istiqlaliens ne sont pas à court d'arguments - objectifs, affirment-ils - pour expliquer cette décision. Un membre du conseil national affirme que la majorité des membres du comité exécutif étaient pour cette option que les rares responsables qui étaient pour la tenue du congrès national avant les élections avaient fini par changer d'avis. Allusion est faite notamment à Abdelhamid Aouad et M'hamed Khalifa. «A l'approche des élections, nous avons plutôt besoin de resserrer les rangs alors qu'un congrès national nécessite beaucoup d'efforts ne serait-ce que pour la préparation logistique, mais aussi l'élaboration des programmes et des visions du parti concernant plusieurs aspects sociaux et politiques», affirme un membre du conseil national du Parti de l'Istiqlal. Un autre renchérit dans le même ordre d'idée, que «l'actuel comité exécutif n'a été mis en place qu'en 2003 et on devra attendre l'après élections de 2007 pour pouvoir lui demander de rendre des comptes et dresser un bilan». Selon les statuts du parti des héritiers de Allal El Fassi, le 15ème congrès national de l'Istiqlal devait se tenir en mars 2007. Depuis l'été dernier au moins, les istiqlaliens étaient divisés quant à un éventuel report entre ceux qui affirmaient que l'on devait s'en tenir à la date "légale" prévue par les statuts, ceux qui étaient pour le report (pour mieux se consacrer au scrutin de 2007) et même une troisième catégorie qui était pour l'avancement de la date de ce congrès pour ne pas gêner la préparation des élections. Une manœuvre de Abbas El Fassi pour rester à la tête du parti et pouvoir ainsi négocier un poste de Premier ministre après le scrutin de 2007 ? La question fait sourire un responsable istiqlalien qui affirme qu'il faudra d'abord que son parti parvienne à se classer premier après cette échéance... Le Parti de l'Istiqlal a toutefois décidé de tenir un congrès extraordinaire le 11 janvier 2007 (date symbolique). Ce rendez-vous sera dédié à conformer les statuts de cette formation politique aux dispositions de la nouvelle loi sur les partis politiques (notamment en matière d'arbitrage et de contrôle des finances). Les amis de Abbas El Fassi rejoignent ainsi l'USFP et le PJD qui ont déjà tenu des congrès extraordinaires au cours de cette année en attendant que le RNI s'y décide. Le 8 septembre 2006 (date du scrutin partiel pour le renouvellement du tiers des membres de la Chambre des conseillers) a jeté son ombre sur les travaux du conseil national de l'Istiqlal et certains membres ont demandé à «réhabiliter les militants authentiques au détriment des trafiquants tous bords et des opportunistes». D'ailleurs, les istiqlaliens attendent toujours le rapport de la commission d'enquête présidée par Mohamed Soussi sur les mêmes élections du 8 septembre 2006. Car, si plusieurs conseillers et députés istiqlaliens sont poursuivis actuellement par la justice, les élus locaux de plusieurs régions ont "faussé compagnie" aux candidats du parti lors du même scrutin. Le cas le plus flagrant aura été celui de Chrarda-Gharb-Béni Hssen.