Nous sommes dans la ville ocre, Marrakech. Au début de l'après-midi du vendredi 17 février, à Derb El Âssas, au quartier Sidi Youssef Ben Ali qui est encerclé par les éléments de la police, les badauds s'attroupent autour d'un cordon sécuritaire limitant la scène de crime. Nous sommes dans la ville ocre, Marrakech. Au début de l'après-midi du vendredi 17 février, à Derb El Âssas, au quartier Sidi Youssef Ben Ali qui est encerclé par les éléments de la police, les badauds s'attroupent autour d'un cordon sécuritaire limitant la scène de crime. Tout le monde veut voir à quoi ressemble celui qui a tué «Hardafa», le pseudonyme attribué à Abdeljalil, âgé de vingt-six ans. Personne ne pouvait s'imaginait un jour que celui qui n'a pas été tué par différentes balles qui l'ont atteint précédemment, sera liquidé par de simples coups de couteau qui lui ont été portés par Badr, âgé de quarante ans, que tout le monde considérait moins fort que lui. En effet, tout le monde au quartier M'hamed, là où Hardafa semait la terreur, se souvient de ce jour quand ce malfrat sans pitié, armé de deux couteaux, s'est retrouvé face-à-face avec un policier. C'était une scène qui s'est passée il y a plus de deux ans et demi. Hardafa armé de couteaux coupait le chemin aux passants, les menaçait de meurtre s'ils ne lui remettaient tout ce qu'ils portaient sur eux et leur subtilisait argent, téléphones portables, bijoux…Tout d'un coup, le jeune Badr, qui est également un repris de justice, a alerté un policier qui est venu pour l'arrêter. Quand ce policier s'est approché de Hardafa, celui-ci a brandi ses deux couteaux s'apprêtant à produire l'irréparable. Le policier qui s'est planté à sa place a fini par dégainer son arme à feu et lui a tiré trois balles dans la jambe droite. Hardafa est tombé par terre. Il a été évacué vers l'hôpital Ibn Tofaïl. Après l'extraction des balles logées dans sa jambe, il a été traduit devant la justice qui l'a condamné à deux ans de prison ferme. La justice lui a ajouté six autres mois pour un délit qu'il a commis à l'intérieur de la prison Boulmharez. Gracié, il y a quelques mois, il a décidé de se venger de Badr pour avoir alerté le policier. Mercredi 15 février, vers minuit, Hardafa a rejoint Badr qui picolait juste dans un coin de Derb El Âssas. Il a fait semblant qu'il est venu en ami et qu'il ne lui garde plus rancune. Ils s'étaient mis à se soûler toute la nuit. Vers 05h00 du matin, Hardafa a tenté de surprendre Badr par un coup de couteau. Mais, Badr était plus rapide et lui a asséné trois coups qui ont été fatals à Hardafa. Samedi, Hardafa a été enterré et le lendemain, dimanche, Badr a été traduit devant la justice.