Le gouvernement et les partis politiques se doivent, selon Mohamed Sektaoui, de mener «un processus de réformes essentielles et permanentes». Le Maroc se trouve «à un tournant historique» après les élections législatives du 25 novembre dernier. C'est ce qu'a affirmé le directeur général d'Amnesty International - section Maroc, Mohamed Sektaoui, lors d'une conférence de presse tenue, mercredi à Rabat, pour présenter le rapport d'Amnesty sous le thème «Une année de rébellion, la situation des droits humains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord». Dans le sillage de ce changement, le gouvernement et les partis politiques se doivent, selon M. Sektaoui, de mener «un processus de réformes essentielles et permanentes». L'objectif étant de rompre avec l'ère de la corruption et des violations des droits humains. Par ailleurs, le directeur général d'Amnesty International - section Maroc a relevé les défis auxquels fait face la région, notamment l'absence de certitude politique et l'augmentation de l'intensité de la colère parmi les jeunes. C'est pourquoi, il a appelé le nouveau gouvernement à établir un programme d'action sur les droits humains qui favorise le changement et crée l'espoir. A cette occasion, Amnesty-Maroc a soumis aux autorités, aux partis politiques et au gouvernement «un Manifeste sur les droits humains». Un document relatant le point de vue de cette organisation sur la situation des droits humains au Maroc au cours des dernières années et qui se veut «une contribution à même d'impulser l'opération de transition démocratique dans la conviction que seuls les droits humains sont susceptibles d'empêcher les autorités de prendre des mesures préjudiciables». Ceci étant, l'organisation a salué les changements entrepris au sein des institutions des droits de l'Homme, en particulier au niveau de la réforme constitutionnelle qui établit un cadre avancé des droits humains. A cet égard, elle estime que le point de départ pour la consolidation de ces réformes réside dans la ratification des conventions internationales, notamment le premier protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le deuxième protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques visant l'abolition de la peine de mort et le protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. De surcroît, le directeur général d'Amnesty International - section Maroc a précisé que les droits humains doivent être placés au cœur des chantiers et projets de développement lancés par le Maroc. Ceci en vue d'avoir un impact sur la pauvreté à long terme. A ce propos, il a appelé le gouvernement à garantir les droits économiques, sociaux et culturels. Au niveau régional, l'ONG estime que l'appartenance du Maroc à l'espace de l'Afrique et de la Ligue arabe lui permet de jouer un rôle politique clair et efficace dans les initiatives destinées à développer le système des droits humains dans le continent, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord afin de garantir leur stabilité et leur sécurité. Dans ce sens, elle a exhorté le gouvernement marocain à œuvrer pour l'adaptation de toutes les décisions et conventions régionales émises par la Ligue arabe aux normes internationales.