Plusieurs personnes ont été blessées suite à une intervention musclée des forces du Polisario contre un sit-in organisé par des opposants sahraouis, ce qui a provoqué une vague de réprobation à Tindouf. Sur instructions de Mohamed Abdelaziz, chef de la chimérique République arabe populaire sahraouie (RASD), quelques heures avant son déplacement en Afrique du Sud pour assister à la célébration du centenaire du Congrès national africain (ANC), les forces du Polisario sont brutalement intervenues la nuit du dimanche-lundi contre des jeunes issus des camps de la honte à Tindouf ayant dressé depuis quelques mois une tente de protestation près du poste de commandement du Polisario situé à Rabouni pour protester contre l'hégémonie de la direction du Polisario, aujourd'hui la plus ancienne au monde. Durant cette intervention sanglante, des centaines de membres de la gendarmerie du Polisario ont pénétré dans la grande tente dressée et se sont mis à violenter les manifestants sans distinction d'âge ou de sexe, et ont brûlé tout ce qui était sur leur passage, y compris le matériel médical et des couvertures. Plusieurs jeunes ont été arrêtés suite à cette intervention. «Les protestataires ont été pris d'assaut en pleine nuit par les forces du Polisario pour mettre fin à ce sit-in en démontant cette tente devenue un haut lieu de la mobilisation contre les séparatistes. Plusieurs personnes ont été blessées suite à cette intervention violente, alors que les protestataires réclament le départ immédiat et le jugement de Mohamed Abdelaziz, accusé d'enrichissement au détriment de la population séquestrée dans ces camps, ainsi que le changement et le retrait de toute la direction du Polisario qui ne devrait pas être reconnue comme représentant unique des populations sahraouies, et qui fait de cette affaire un fonds de commerce pour gonfler les comptes de ses membres», a confié à ALM un proche des protestataires basé à Laâyoune. Ces derniers ont déployé une grande banderole au-dessus de la tente dressée qui mentionnait «Kfatte», terme d'origine hassanie, signifiant «Dégage» scandé par les jeunes du printemps arabe. Plusieurs cheikhs de tribus et ONG basées dans les provinces du Sud ne cachent plus leurs inquiétudes quant aux atrocités perpétrées par le régime contre les manifestants, ainsi qu'à l'usage disproportionné de la force par les milices du Polisario. Ce groupe d'opposants est baptisé «Jeunesse révolutionnaire sahraouie 5 mars», journée coïncidant avec l'anniversaire de la proclamation du premier gouvernement de cette entité. Ces jeunes sont devenus le porte-parole des Marocains sahraouis de Tindouf qui réclament la justice sociale, la lutte contre la corruption et le tribalisme et un nouveau souffle à l'affaire du Sahara, alors que le Polisario continue de faire la sourde oreille.