Il ressort des résolutions importantes de notre comité central que notre participation au gouvernement doit être efficiente, qualitative et importante pour pouvoir avoir une influence positive sur l'action gouvernementale. ALM : Quelles sont les conditions selon lesquelles le comité central du PPS a opté pour la participation au gouvernement ? Nabil Benadellah : La décision du comité central de participer au gouvernement était difficile. Il y avait plusieurs raisons qui plaidaient pour une non-participation. Elles concernaient en particulier la question idéologique et celle des libertés et de l'égalité. Mais nous avons dans ce sens considéré qu'il n'y avait pas que ces questions. Parce que d'une part nous avions eu toutes les garanties nécessaires que ces questions-là n'allaient pas être remises en cause par le gouvernement d'Abdelilah Benkirane. En plus du fait que nous nous engageons à les défendre, voire jusqu'à, si ces questions étaient touchées, ne pas continuer à soutenir ce gouvernement. Donc nous prenons aujourd'hui un engagement devant notre peuple et devant les modernistes, les hommes et les femmes épris à juste titre de ces grandes questions de liberté. Quelles sont les autres raisons ? Parallèlement à celle citée plus haut, il y a aussi la nécessité de consacrer réellement la démocratie dans notre pays, d'en finir avec tel manipulé comme on en a vu ces trois dernières années et de pouvoir aller réellement vers une meilleure gouvernance avec en particulier la lutte contre la corruption et toutes les formes de dépravation. Et puis nous avons depuis longtemps appelé à une nouvelle génération de réformes économiques et sociales de manière à pouvoir impacter la vie quotidienne de nos concitoyens. Je crois qu'en dernier lieu il y a nécessité de répondre à un verdict démocratique. Notre peuple a voté, il a fait des choix et il faut se situer dans ce sens. Comment se traduira cette participation sur le terrain ? Nous n'avons pas encore discuté du nombre des postes nécessaires pour notre participation. En tout cas, il ressort des résolutions importantes de notre comité central que notre participation au gouvernement doit être efficiente, qualitative et importante pour pouvoir avoir une influence positive sur l'action gouvernementale. Quel est désormais le sort de la Koutla ? Je ne puis vous dire ce qu'il adviendra de la Koutla en tant qu'alliance. Mais, en tant que force porteuse de progrès comme ce projet l'a été depuis les années 90, je pense qu'il faut toujours du travail afin que se réalise l'importance des réformes que porte ce projet. Aujourd'hui deux forces vont diverger et se retrouver au gouvernement avec une autre force qui restera dans l'opposition. En tout cas, nous avons pris l'engagement au PPS de faire en sorte que les liens demeurent cordiaux et qu'il n'y ait pas d'anicroches ou de luttes intestines parallèles qui puissent influencer négativement les choses.